Seul établissement du département à proposer la stéréotaxie, une technique de traitement qui s’appuie sur un accélérateur de particules de dernière génération, l’ICB a acquis en mai dernier une nouvelle machine, installée pour la première fois en France. « Celle-ci propose une reconstruction d’imagerie avec l’aide de l’intelligence artificielle, ce qui permet une irradiation de très haute précision. La radiothérapie stéréotaxique optimise considérablement les modalités de prise en charge. Par exemple, si un traitement fonctionne sur neuf métastases sur dix, l’objectif sera de traiter cette dixième métastase tout en restant efficace sur les neuf autres. Cette méthode de radiochirurgie est non invasive et le degré de tolérance très positif », explique le Dr Matthieu Caubet, oncologue référent du site d’Auxerre.
Les indications tendent par ailleurs à s’affiner avec, par exemple, la proposition de quelques séances de radiothérapie à des patients atteints d’un cancer de la prostate, alors que les protocoles en prévoient jusqu’à vingt. « Et, face à des tumeurs cérébrales, la radiothérapie stéréotaxique est de plus en plus préférée à la neurochirurgie », poursuit le médecin.
Autre atout majeur, la nouvelle machine bénéficie aux patients des hôpitaux partenaires (2). Également praticien contractuel à l’hôpital de Sens, le Dr Matthieu Caubet y assure par exemple les réunions de concertation pluridisciplinaire et permet aux personnes malades concernées de bénéficier de cette technique.
L’innovation à cœur
De nature « très optimiste », le Dr Matthieu Caubet accueille avec enthousiasme l’intelligence artificielle : « Notre volonté a toujours été de proposer les techniques les plus innovantes. Dans une période où nous sommes confrontés à une pénurie de personnel médical, toute assistance est bonne à prendre, dès lors que nous maîtrisons l’outil. Il ne s’agit pas de se reposer complètement sur l’IA, qui ne remplacera jamais les médecins, ni les infirmières. L’aide à la lecture d’images est un atout en ce qu’elle nous fait gagner du temps et limite aussi les erreurs humaines. L’autocontour des zones — à traiter et à épargner — est extrêmement précis. Souvenons-nous qu’au scanner ont succédé l’IRM puis la médecine nucléaire. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle fait partie de l’évolution naturelle de nos pratiques. »
L’implantation de la nouvelle machine a toutefois nécessité la mise en place d’un plan de formation, notamment sur la mise en place des nouveaux protocoles, destiné aux manipulateurs, aux physiciens, aux dosimétristes et aux médecins. « Nos professionnels sont intéressés par l’innovation, même s’il existe toujours quelques freins au changement de pratiques ou à la maîtrise de l’outil. Il faut se laisser du temps avant de mettre en place les nouvelles techniques », souligne le Dr Matthieu Caubet.
Plus d’une centaine de patients sont aujourd’hui traités en stéréotaxie à l’ICB. « Plus nous recourons à ce type de radiothérapie, plus nous allons créer de la demande compte tenu de la puissance et de l’intérêt de l’outil », estime le médecin oncologue.
Cofinancés par des fonds européens (880 000 euros) et une participation de la Ligue contre le cancer (150 000 euros), les travaux sur le site d’Auxerre ont permis non seulement d’accueillir le nouvel accélérateur de particules, mais aussi d’aménager des espaces dédiés aux soins de support, pilotés par la Ligue.
(1) Trois établissements composent l’ICB à Dijon, Chalon-sur-Saône et Auxerre
(2) L’ensemble des médecins de l’ICB, conventionnés en secteur 1, réalisent des consultations avancées au sein de neuf établissements publics et privés partenaires de la région
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