SELON UN TRAVAIL mené par des chercheurs de l’Université de l’Utah, le raltégravir et trois autres antirétroviraux utilisés dans l’infection à VIH inhibent efficacement in vitro la réplication de XMRV, un rétrovirus potentiellement responsable de cancer de la prostate et du syndrome de fatigue chronique. Si cette hypothèse venait à se confirmer, une association d’antirétroviraux pourrait ainsi être bénéfique dans les deux affections.
Des travaux déjà réalisés ont montré la présence du rétrovirus XMRV (Xenotropic Murine Leukemia-related retrovirus) dans 27 % des cancers de la prostate et dans 68 % des syndromes de fatigue chronique, tandis que 4 à 6 % des sujets témoins en étaient porteurs. L’équipe d’Ila Singh a décidé d’évaluer plusieurs molécules provenant de familles pharmacologiques différentes. Un inhibiteur de l’intégrase, le raltégravir, a inhibé de manière efficace et sélective le rétrovirus. Un autre inhibiteur de l’intégrase, le L-000870812, et deux inhibiteurs de la reverse transcriptase, la zidovudine et le ténofovir, se sont révélés efficaces également. Ces deux molécules ayant un effet synergistique, cela suggère que leur association pourrait prévenir ou retarder la sélection de résistance.
Si l’infection à XMRV se calque sur les autres infections à rétrovirus, l’association d’antirétroviraux empêcherait l’apparition de résistance ; ce d’autant que les molécules sont de classe différente et ont des cibles distinctes. La diversité génétique des isolats XMRV étant très limitée, par rapport au VIH 1, il est probable que le rétrovirus soit moins à risque de développer des résistances au fur et à mesure des réplications. Les auteurs pensent ainsi qu’une simple bi-thérapie pourrait être suffisante pour éviter l’émergence de mutations ; après plusieurs mois de mise en culture, aucune résistance n’est apparue lors de leurs expérimentations.
PLoS ONE, avril 2010, volume 5, issue 4, e9948.
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