Après avoir proposé de la marche nordique puis de l’aviron (en salle) à certains patients en fin de traitement, le Centre Paul Strauss, le centre régional de lutte contre le cancer de Strasbourg, a lancé en début d’année un projet de boxe, accessible à des patients toujours traités par chimiothérapie.
Le Dr Roland Schott, oncologue médical responsable des activités sportives du centre, explique que la boxe a l’avantage sur l’aviron, de ne pas réclamer d’endurance, et favorise surtout la motricité et l’équilibre. De plus, ce sport présente une symbolique forte : accompagnés par un professeur de sport, les patients frappent, avec méthode, un mannequin à la silhouette imposante et à la mine patibulaire. Il n’est pas question ici de se former à l’autodéfense, mais bien de se réapproprier son corps, poursuit le Dr Schott. Le professeur adapte ses séances et ses conseils aux besoins de chaque patient, en fonction des gestes qu’ils doivent apprendre ou réapprendre. Une patiente a constaté, par exemple, que depuis qu’elle faisait de la boxe, elle arrivait de nouveau à remplir son lave-vaisselle.
Les séances ont lieu trois matinées par semaine, avec des petits groupes, et chaque participant y passe au maximum deux heures par semaine. S’il y a beaucoup de femmes soignées pour des cancers du sein, le doyen des « boxeurs » est âgé de 83 ans et a déjà vaincu trois cancers et deux infarctus. Les évaluations menées avec les patients faisant de l’aviron ont montré l’impact physique, mais aussi psychologique, de ce sport. Certains participants sont d’ailleurs allés s’inscrire dans des clubs à l’issue de leur initiation. Pour la boxe, des évaluations précises seront menées en en fin de cycle. Le Dr Schott espère pouvoir pérenniser l’expérience dans les années à venir : actuellement, trois laboratoires, Roche, Pierre Fabre et Hospira, financent cette activité, mais son avenir reste incertain à moyen terme.
Impact de l'exercice sur la mortalité
Pour le Dr Schott, ces activités confirment aussi ce que montrent de plus en plus d’études, à savoir que plus l’on bouge, et moins l’on est fatigué. « Il y a trente ans, on conseillait aux patients de rester sur leur canapé et de ne faire aucun effort, alors que maintenant, on leur démontre que bouger est le meilleur moyen de lutter contre la fatigue », souligne-t-il. On découvre actuellement que l’impact réel de l’exercice sur la mortalité est beaucoup plus élevé qu’on ne l’imaginait il y a quelques années encore, poursuit-il. Reste que les activités sportives avec des patients cancéreux réclament une préparation et accompagnement rigoureux, assuré par des professionnels spécialement formés : « On ne peut pas non plus lâcher du jour au lendemain des patients dans les clubs de sport, qui ne sont en général pas en mesure de les accueillir et se montrent vite désemparés », souligne enfin ce médecin.
Vers une flambée des cas de rougeole en 2021 ? Des scientifiques s'inquiètent des conséquences de l'épidémie de Covid
Pour une prise en charge adéquate
Un risque de dépression à la ménopause
Les maladies rares impactées par la crise sanitaire, mais 30% des patients ont eu une prescription par mail lors de la première vague
Nawale Hadouiri, première vice-présidente de l'ISNI
« Un interne choisit une spécialité souvent après une expérience en stage »