Un test non invasif pour dépister précocement le cancer de l’œsophage chez les patients ayant un œsophage de Barrett est en cours de développement grâce à la découverte qu’une mutation TP53 qui marque le passage au stade malin. Le prélèvement cytologique est réalisé par la Cytosponge, une capsule reliée à un fil, avalée puis récupérée.
L’œsophage de Barrett (OB), qui complique le reflux gastro-œsophagien chronique, est un état précancéreux pouvant évoluer dans une minorité des cas vers un adénocarcinome de l’œsophage. Les patients sont donc soumis à une surveillance régulière par endoscopie et biopsies de l’œsophage afin de détecter si possible des lésions dysplasiques à haut risque d’évolution vers l’adénocarcinome, le stade idéal d’une intervention thérapeutique qui peut être réalisée par endoscopie sans nécessiter une opération ou chimiothérapie. Les données récentes suggèrent toutefois que cette surveillance endoscopique est peu efficace.
La mutation du gène TP53
Après avoir identifié une vingtaine de gènes fréquemment mutés dans l’adénocarcinome de l’œsophage, au terme d’un séquençage génomique d’une centaine de biopsies du cancer, une équipe britannique a examiné ce groupe de gènes dans les biopsies de 40 patients présentant un OB sans progression maligne, et 39 patients ayant un OB avec dysplasie de haut grade (stade précédant le cancer invasif). Avec surprise, ils ont découvert que la majorité des gènes mutés dans le cancer étaient également mutés dans l’OB sans progression maligne.
Seule la mutation du gène TP53 (codant pour la p53) émerge au stade de dysplasie de haut grade, tandis que la mutation SMAD4 survient au stade de cancer invasif mais dans seulement 13 % des cas.
Fort de cette découverte, l’équipe a développé un nouveau test non endoscopique pour détecter la dysplasie de haut grade. Le test recherche les mutations TP53 dans un prélèvement cytologique réalisé par la Cytosponge, une capsule reliée à un fil qui est avalée par le patient, devient éponge une fois dans l’estomac puis brosse cytologique lorsqu’elle est récupérée.
Alors qu’il est négatif chez 23 témoins et 44 patients ayant un OB sans dysplasie (spécificité de 100 %), ce test a détecté des mutations TP53 chez 86 % des patients avec dysplasie de haut grade (19/22).
« Nous venons juste de terminer un essai portant sur 1 000 patients et les résultats devraient être publiés avant la fin de l’année. Le test est commercialisé par Covidien (acheté par Medtronic la semaine dernière), aussi nous espérons qu’il sera disponible dans un futur proche », confie au « Quotidien » le Pr Rebecca Fitzgerald (Université de Cambridge, Royaume-Uni).
Nature Genetics, juin 2014, Weaver et coll.
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