« La responsabilité de l’immunodépression, et potentiellement du VIH lui-même, dans l’oncogenèse doit faire systématiquement proposer un traitement antirétroviral actif chez les patients infectés par le VIH et porteurs d’un cancer. Et ce quel que soit le taux de lymphocytes CD4, souligne Sébastien Gallien (CHU Saint-Louis, Paris). Mais avec une priorité : ne pas retarder le traitement anticancéreux ».
Le choix des molécules antirétrovirales s’appuie classiquement sur les données génotypiques de sensibilité, le profil patient… Mais pour l’association des traitements anti-VIH et anticancéreux, le choix des antirétroviraux va devoir tenir compte ici de leurs toxicités conjuguées – rénale surtout – et de leurs interactions. L’inhibition du cytochrome P450 par les inhibiteurs de protéases, en particulier par le ritonavir, peut induire un surdosage et/ou à une augmentation de toxicité des chimiothérapies. A contrario, les non-INNTI et les inhibiteurs de protéases peuvent réduire la concentration des cytotoxiques (via une induction de leur métabolisme) et exposer le patient VIH à un traitement antitumoral sous-optimal. Alors comment faire ?
« Pour limiter ces interactions, on peut utiliser préférentiellement des antirétroviraux présentant peu ou pas d’interactions (inhibiteur de l’intégrase, INTI, T20, maraviroc) si l’histoire thérapeutique du patient le permet. Ou envisager la suspension temporaire de la trithérapie (± 48 heures / cure de chimiothérapie) », explique S. Gallien. Mais attention, lors de difficultés digestives (vomissements chimio-induits, mucites), il est préférable de privilégier la chimiothérapie quitte à arrêter transitoirement le traitement antirétroviral. « L’initiation ou le changement de traitement antirétroviral ne doivent pas retarder le traitement spécifique du cancer par chimiothérapie ou radiothérapie du cancer ».
S. Gallien. Les thérapies anti-VIH pour des cancérologues/radiothérapeutes non initiés.
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