L’étude a été saluée par la ministre de l’Enseignement supérieure et de la Recherche elle-même, Frédérique Vidal, dans un tweet.
Félicitations à l'@Inra_France pour son étude passionnante sur le lien entre une alimentation #bio et les risques de cancer. Une nouvelle preuve de la nécessité de développer des alternatives à l'utilisation des pesticides dans notre agriculture.https://t.co/XcRNR8aCxC
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) 22 octobre 2018
Et en quelques heures, ses résultats ont fait le tour des réseaux sociaux. Pensez. Une étude française évoque « une association entre la consommation fréquente d’aliments biologiques et la diminution du risque de cancer », dans « JAMA Internal Medicine ». La prudence est pourtant de mise dans la lecture de ces résultats encourageants, certes, mais somme toute plus modestes que la communication faite autour d’eux ne le laisse croire.
Julia Baudry et ses collaborateurs de l’INRA, l’Inserm, Université Paris 13 et CNAM ont fondé leur étude observationnelle sur la cohorte prospective NutriNet-Santé. Lancée en 2009, elle est constituée de volontaires recrutés dans la population générale et qui acceptent de répondre à des questionnaires en ligne sur leur alimentation.
Deux mois après leur recrutement, les participants ont évalué la fréquence de leur consommation de produits bios (8 modalités allant de « jamais, j’évite ces produits » à « la plupart du temps ») et la nature des produits utilisés (16 catégories). Pour chaque produit, une note était associée à la réponse (« la plupart du temps » (2 points), « occasionnellement » (1 point) ou « autre réponse » (0)), ce qui a permis d’établir un score global de consommation du bio par volontaire et de constituer quatre groupes de consommateurs. La qualité nutritionnelle des aliments a également fait l’objet d’une évaluation.
Près de 69 000 volontaires, principalement des femmes (78 %, 44,2 ans d’âge moyen) ont ainsi été suivis pendant 4,5 ans en moyenne. 1 340 ont développé un cancer dans ce laps de temps. Dans le groupe qui consommait le plus régulièrement de produits bio, l’équipe a observé la diminution du risque de deux types de cancer : cancer du sein post-ménopause et lymphome non hodgkinien. « Aucune autre association n’a été observée pour d’autre type de cancer », précisent les auteurs qui observent, du reste, plusieurs limitations à leur étude.
Parmi celles-ci, il y a le fait que les sujets de l’étude étaient des volontaire, « particulièrement concernés par les questions de santé, ce qui limite la généralisation des résultats ». Il s’agissait en outre plutôt de femmes, avec un niveau d’éducation élevé, tout comme leur revenu.
Alors, le bio est-il anti-cancer ? Cela n’a pas été prouvé par l’étude. Mais nul doute qu’elle constitue un argument de plus pour encourager des études sur l’impact sur la santé de l’alimentation bio.
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