Dans un contexte de dépénalisation du cannabis aux États-Unis et en Amérique Latine, une étude parue dans le « Lancet Psychiatry » livre de nouveaux résultats sur les risques psychosociaux engendrés par une consommation régulière chez les adolescents. Cette méta-analyse, coordonnée par Edmund Silins et coll., compile les données de trois études longitudinales portant sur des cohortes australiennes et néozélandaises.
Elle démontre que les usagers quotidiens de cannabis, âgés de moins de 17 ans, sont 63 % moins susceptibles de finir le lycée, et (à 62 %) d’obtenir leur diplôme, par rapport aux adolescents qui n’ont jamais fumé de joint. En outre, les fumeurs quotidiens sont plus vulnérables face au risque de développer une dépendance au cannabis, (18 fois plus que les non-fumeurs), de consommer d’autres drogues illicites (8 fois plus) et de commettre des tentatives de suicide (7 fois plus).
Les associations entre consommation régulière de cannabis, dépression et précarité ne sont en revanche pas significatives.
Relation causale
Cette méta-analyse ne permet pas d’expliquer les mécanismes qui président à ces associations. Mais « plusieurs aspects plaident en faveur d’une relation causale : d’abord la robustesse des associations entre l’usage adolescent de cannabis et les conséquences sur la vie adulte, ensuite, leur caractère dose-dépendant », lit-on. L’argumentaire s’inscrit dans un débat sur le cannabis : son usage est-il un marqueur d’inégalités sociales préalables ? Est-il plus fréquent chez des groupes sociaux économiques plus fragiles face à l’échec scolaire ? L’association est-elle purement causale ?
« Ces résultats arrivent à point nommé car plusieurs États américains et pays d’Amérique latine se sont engagés sur la voie de la dépénalisation du cannabis, ce qui pourrait rendre l’accès à cette drogue plus facile pour les jeunes », commente Richard Mattick, spécialiste des drogues à l’Université de Nouvelle-Galles de Sud (Australie). Il appelle à lutter contre l’usage précoce du cannabis et à développer les politiques de prévention.
En France, 44 % des jeunes de 15 à 30 ans ont expérimenté au moins une fois le cannabis, selon l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (INPES).
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