LE RENFORCEMENT des soins de premier recours est affiché comme une priorité, en cohérence avec la stratégie nationale de santé. Sur le papier, le recentrage sur les soins primaires, assez net, se décline en trois objectifs : la généralisation des rémunérations des équipes pluriprofessionnelles (au sein de maisons ou de pôles de santé) ; le financement facilité des coopérations libérales ; et l’amélioration de la couverture maternité des praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés pour ne pas dissuader les installations.
En pratique, sur le premier point, le gouvernement prolonge d’une année les expérimentations sur les nouveaux modes de rémunération (NMR) au forfait et les ouvre sans délai à 150 nouvelles équipes de soins primaires. La négociation conventionnelle interpro prévue l’an dernier, mais qui n’a jamais pu se tenir, devra aboutir. À défaut, c’est un règlement arbitral ministériel qui concrétisera la généralisation de ces rémunérations d’équipe en contrepartie de services tangibles (prévention, éducation thérapeutique, extension des plages horaires...).
S’agissant des coopérations dans le secteur libéral, un « comité des financeurs » sera institué et devra lever les obstacles pour développer et rémunérer les délégations de compétence.
Sur la protection sociale des médecins enfin, il est créé un régime d’IJ maladie au profit des femmes enceintes permettant le versement d’une indemnisation forfaitaire (au titre de la perte des revenus) sur les 90 premiers jours d’arrêt.
Reste que l’engagement financier sur le premier recours, limité à 20 millions d’euros pour toutes ces mesures, a de quoi surprendre. Difficile d’imaginer une restructuration avec un investissement aussi modeste. Les syndicats se montrent donc prudents. MG France a pris acte avec satisfaction des « premiers engagements » pour la médecine générale mais attend du concret. Pour la CSMF, ce budget ne permet pas une réorganisation profonde du système de soins pour amorcer le virage de la déshospitalisation en renforçant la médecine de ville.
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