Un appel pour un dépistage et une vaccination universelle contre le papillomavirus (HPV) vient d'être lancé par 50 organisations médicales, parmis lesquelles les Académies de médecine, de pharmacie, de chirurgie et des sciences infirmières, le Centre international de recherche sur le cancer, la Ligue nationale contre le cancer, 7 collèges professionnels, 32 sociétés savantes, ainsi qu'une poignée de syndicats et d'associations.
Dans un communiqué commun, les signataires pressent les autorités d’organiser un dépistage efficace, d’augmenter la couverture vaccinale des populations déjà ciblées, de lancer la vaccination universelle gratuite ou remboursée, sans distinction de sexe ou de risque, pour protéger filles et garçons. De telles mesures seraient de nature à « réduire les inégalités et participer, avec les autres pays, à l’élimination des cancers HPV induits », selon le communiqué.
La vaccination HPV est déjà recommandée et remboursée en France pour les jeunes filles de 11 à 14 ans, les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (jusqu’à 26 ans), et les patients immunodéprimés. « Cette politique de prévention peine à atteindre ses objectifs : la couverture vaccinale chez les jeunes filles avoisine les 20 %, loin de l’objectif fixé à 60 % par le plan Cancer », poursuivent les auteurs.
Chaque année, en France, les HPV sont à l’origine de plus de 6 300 cancers, dont 2 900 cancers du col de l’utérus, 1 400 cancers du pharynx, 1 512 cancers de l'anus, et 500 cancers de la vulve, du vagin et du pénis. À ces chiffres, il faut encore ajouter environ 30 000 lésions précancéreuses du col dont les traitements ne sont pas sans conséquences (risque accru d’accouchement prématuré et/ou de fausses couches), et environ 100 000 diagnostics de verrues génitales. Selon une évaluation publiée en 2018 dans « Plos One », ces maladies représentant aussi un coût de plus de 500 millions d'euros par an.
La HAS saisie par le ministère
La ministre des Solidarités et de la Santé a saisi la Commission technique des vaccinations de la Haute autorité de santé afin d’évaluer la pertinence d’une recommandation de vaccination universelle contre le HPV. Les 50 signataires estiment que la littérature scientifique justifie une mise en place d'une vaccination généralisée sans attendre : « Un décalage dans le temps placerait une nouvelle fois la France comme un pays à contre-courant sur cette vaccination HPV : plus de 20 pays développés ont déjà adopté une stratégie de vaccination universelle et plusieurs pays européens, malgré des couvertures vaccinales élevées chez les filles, ont récemment accéléré la mise en œuvre de cette politique », martèlent-ils.
Dans le Livre blanc des premiers États généraux de la prévention des cancers, publié en novembre 2018, la Ligue contre le cancer et le conseil économique social et environnemental appellent déjà à proposer systématiquement la vaccination HPV aux garçons et aux filles. Le 12 février dernier, l’Académie nationale de pharmacie a publié des recommandations qui vont dans le même sens.
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