Une décision collégiale
Pour choisir le nouvel appareil, médecins, physiciens et futurs utilisateurs ont rédigé un cahier des charges et comparé les différents matériels proposés, mettant en parallèle les avantages et inconvénients de chacun. « C'est de façon collégiale que nous avons décidé de choisir le TEP-scan Vereos de Philips, qui correspondait le mieux aux besoins des utilisateurs, notamment en termes de sensibilité et de rapidité. Globalement, cet appareil nous semblait la meilleure alternative pour la mise en place d’un TEP-scan de haut niveau en 2018 », précise le Pr Fumoleau.
« Nous sommes à l'ère de la précision et je suis persuadé que la pharmaco-imagerie, avec le déploiement des techniques d'imagerie médicale de pointe comme le TEP-scan numérique, permettra d'évaluer des biomarqueurs qui pourront être utilisés pour suivre l'efficacité des traitements et sélectionner les médicaments les plus prometteurs », ajoute-t-il.
En outre, ce TEP-scan numérique permet une réduction de la dose radioactive injectée, ainsi qu'une meilleure détectabilité des lésions pour améliorer la prise en charge des patients en permettant un diagnostic précoce et une planification de la radio- et prontothérapie. « Il permettra également le développement de la radiopharmacocinétique de nouveaux traceurs en recherche clinique pour développer des outils de plus en plus performants et efficaces, afin d'offrir le meilleur traitement possible à nos patients atteints de cancers, ce qui est quand même l'objectif final. C'est la raison pour laquelle la direction générale s'est orientée vers le TEP-scan Vereos de Philips, qui correspond le mieux à notre cahier des charges », conclut le Pr Fumoleau.
Des atouts certains pour les patients
« Avec un recul de six mois d'utilisation du TEP-scan Vereos, nous observons déjà une meilleure sensibilité de détection des petites anomalies (2/3 mm) qui n'étaient pas visibles avec les appareils analogiques, ce qui permet de traiter beaucoup de patients plus précocement et localement, et donc d'éviter de mettre d'emblée un traitement général, ce qui est clairement un atout », précise le Dr Laurence Champion (chef du service de médecine nucléaire du site de Saint-Cloud de l'Institut Curie).
Pour les patients, l'examen est plus rapide, 10 minutes au lieu de 18 minutes, c'est-à-dire un temps presque réduit de moitié, ce qui représente un gain de confort, surtout pour les patients claustrophobes, ainsi qu'une limitation des mouvements sous la caméra.
En outre, un protocole d'acquisition de moins de cinq minutes a été mis en place pour les patients douloureux ou un peu confus qui, avant, ne pouvaient pas bénéficier de cet examen. L'image est moins bonne, mais permet cependant de faire un diagnostic.
« Ce gain de temps nous a permis de réduire les délais de rendez-vous de trois semaines à dix jours, avec l'objectif d'atteindre cinq jours, ce qui est déjà le cas pour les grosses urgences. Les examens TEP peuvent parfois allonger les délais de prise en charge, c'est donc un vrai bénéfice pour les patients », ajoute le Dr Champion.
Un poste de post-doctorant a de plus été créé, financé par Philips. Il va permettre de travailler sur l'étude de nouveaux traceurs. Un projet est déjà en cours, notamment sur un traceur d'hypoxie, qui va permettre de pratiquer un boost de chimiothérapie sur les zones hypoxiques détectées par le TEP-scan. Cette recherche va être plus poussée, avec des prélèvements sanguins et une étude radiopharmacocinétique associée.
« Les techniques radiothérapiques étant de plus en plus précises, il faut que les examens d'imagerie le soient aussi. Ces nouvelles techniques nous permettent un meilleur contourage pour le radiothérapeute : c'est aussi un axe de développement de ces appareils », conclut le Dr Champion.
Des enjeux de recherche
Premier appareil 100 % numérique du genre installé en Île-de-France, le TEP-scan Vereos du site de Saint-Cloud de l'Institut Curie offre des gains en termes de sensibilité et précision incomparables, qui ouvrent de nombreux champs de recherche. Tout l'enjeu est de valoriser le volet scientifique de ce partenariat industriel avec Philips pour rentrer dans une logique de codéveloppement. D'autant que l'Institut Curie est reconnu pour ses travaux de recherche en radiologie, c'est l'histoire même de l'institution, et possède des équipes en imagerie qui ont un vrai savoir-faire. Dans ce contexte, l'investissement va bien au-delà de l'aspect financier avec, en ligne de mire, des nouveaux essais cliniques sur des sujets très larges : diminution des doses administrées aux patients, médecine de précision, qualité des soins aux malades pendant leur passage à l'hôpital, radiopharmacocinétique...
« Mener des travaux de recherche partenariale autour des technologies et dispositifs médicaux est central : on ne peut aujourd'hui concevoir une molécule sans les outils qui sont autour. Les dispositifs médicaux comme ceux que proposent Philips et les innovations qu'ils amènent, illustrent le dynamisme de ce secteur. Gageons que ce premier accord entre l'Institut Curie et Philips soit le premier d'une longue série, car nous avons beaucoup de champs d'intérêts communs », déclare Amaury Martin (directeur de la valorisation et des partenariats industriels de l'Institut Curie et directeur de l'Institut Carnot Curie-Cancer).
L'Institut Curie est l'une des meilleures structures de France pour les soins apportés aux personnes atteintes de cancer, avec ses trois sites : Paris, Saint-Cloud (chimio-, radio- et prontothérapie) et Orsay (radio- et prontothérapie). L'Institut Curie est le premier centre de lutte contre le cancer en termes de patients traités, avec une file active de 13 500 patients. C'est aussi le premier centre européen de prise en charge du cancer du sein et le premier centre français pour les tumeurs gynécologiques. Enfin, l'Institut Curie est un centre de référence pour les tumeurs pédiatriques et un centre en émergence pour les tumeurs thoraciques (en association avec l'Institut mutualiste Montsouris et l'Institut du thorax), le sarcome et l'hématologie. Outre cette activité de soins, l'Institut Curie est le premier centre français de recherche en cancérologie, dont l'excellence est tout aussi certaine, et un « Comprehensive Cancer Center » destiné notamment à combler le gap entre les soins et la recherche fondamentale, par la mise en place d'un programme médico-scientifique dédié à la médecine translationnelle, avec un thème qui va se développer prochainement : la pharmaco-imagerie. Le service de médecine nucléaire de l'Institut Curie est localisé sur les deux sites de Paris et de Saint-Cloud, où se trouve le cyclotron, avec 9 médecins qui prennent en charge chaque année 7 500 scintigraphies et 6 600 examens TEP. (D'après les propos du Pr Pierre Fumoleau)
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