« Vous connaissez mon attachement au dialogue, à la confrontation d’idées, au débat, surtout quand il s’agit de renforcer l’accès à la santé de nos concitoyens », a débuté le ministre de la Santé et de la Prévention lors de l’université d’été de la CSMF à Antibes ce 23 septembre en fin de journée. Avant de lancer un appel : « nous ne pouvons plus fermer les yeux devant ce malaise qui parcourt notre système de santé tout entier. (…) L’heure est venue de nous rassembler, de passer à la vitesse supérieure, d’apporter de nouvelles réponses aux besoins de santé de nos concitoyens partout sur le territoire ».
Sur les « échéances structurantes » de l’automne avec les débats parlementaires sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2023, les négociations de la convention médicale, et le volet santé du conseil national de la refondation, François Braun a rappelé sa méthode dont les maîtres mots sont « confiance et responsabilité collective ».
Quatre enjeux de la future convention médicale
Pour la future convention, il a distingué « quatre enjeux majeurs » : « renforcer la prévention et la qualité des soins, agir contre toutes les inégalités à la santé, libérer du temps médical et avancer sur l’usage du numérique en santé ». Le ministre a par ailleurs affirmé son ambition d’une convention unique, « impliquant à la fois les généralistes et les spécialistes ».
Une mission sur la 4e année d'internat de médecine générale
François Braun a également rappelé ses priorités. D’abord, la lutte contre les inégalités, avec ce « premier ennemi, les déserts médicaux », avec « l’objectif que chaque Français ait accès à un médecin traitant ». Sur ce sujet, le ministre a notamment annoncé la signature aujourd’hui avec la ministre de l’Enseignement supérieur d’une mission de travail sur la 4e année d'internat de médecine générale et qui doit rendre ses conclusions avant la fin de l’année. Interrogé lors d’un moment de questions de l’assemblée, François Braun a précisé que la lettre de mission concerne notamment le fait que « cette 4e année se fasse préférentiellement en zone sous dotée, et surtout préférentiellement en ambulatoire ». Évoquant également la possibilité de rémunération différenciée en fonction des zones.
Sur la liberté d’installation, le ministre a réaffirmé son opposition à l’obligation, affichant son « objectif d’inciter plus largement », ce qui pourrait passer par un guichet unique pour les aides à l’installation aujourd’hui « trop complexes ».
Déployés les SAS partout en 2023
Sur la permanence des soins, François Braun a observé : « soit nos professionnels de santé s’organisent entre eux, se positionnent en veillant à offrir à nos concitoyens une permanence des soins en soirée et le week-end, soit ils ne le font pas, et nécessairement, il faudra trouver quelque chose. Le gouvernement prendra ses responsabilités ». Il entend notamment tirer les enseignements de cet été, se félicitant notamment de la majoration de 15 euros, « même si elle n’a été utilisée que par 4 % des médecins libéraux ». Il a tenu à « remercier tous ceux qui ont relevé le défi de l’été ».
Le ministre a par ailleurs affiché sa volonté d’accélérer le déploiement des SAS pour qu’ils couvrent tout le territoire en 2023.
Maintenir la place centrale du paiement à l'acte
La deuxième priorité de François Braun consiste à « remettre le médecin au cœur de l’activité médical, cela implique de libérer du temps médical ». François Braun a alors cité les assistants médicaux. Il a également indiqué attendre d’ici la fin du mois des propositions des Ordres sur les transferts de compétences.
S’il ne s’est pas étendu sur la question des rémunérations, le ministre a néanmoins affirmé : « nous n’allons pas revenir sur la place centrale de la rémunération à l’acte ».
Enfin, François Braun a affiché ses ambitions en matière de prévention, « en la mettant au même niveau que le soin, et surtout en la faisant entrer dans le quotidien des Français de manière positive ».
« Deep Learning Amnésie Profonde », une pièce qui interroge sur le lien entre Alzheimer et nouvelles technologies
Don d’organes : comment faire reculer l’opposition ?
Dr Chloë Ballesté, université de Barcelone : « Dans les hôpitaux espagnols, le don et la greffe sont prioritaires »
3 questions au Dr Marc Cassone, médecin urgentiste pour MSF