Depuis Gaza, Mohamed Al Sultan pousse un cri de désespoir. « J'en appelle à l'humanité de la communauté internationale, aidez mon fils, je ne veux pas le perdre lui aussi », implore ce jeune père, joint par téléphone, les journalistes étrangers étant interdits d'accès à Gaza depuis un an. Originaire de Beit Lahia, dans le nord de l’enclave, il a trouvé refuge dans un camp à Deir el-Balah avec sa femme et ses trois enfants, qui étaient tous atteints de paralysie cérébrale. Deux sont morts depuis le début de la guerre, faute de traitement. Mohamed craint désormais pour son aîné, Nibal, cinq ans et demi.
La guerre qui fait rage à Gaza est particulièrement dévastatrice pour les enfants. Selon le ministère de la Santé palestinien, plus de 14 100 d’entre eux ont été tués depuis un an, presque autant blessés. Ceux qui échappent aux conséquences directes des bombardements sont en première ligne des épidémies. En août, un premier cas de poliomyélite en 25 ans a été détecté, poussant l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à lancer une campagne de vaccination d’urgence, jusque-là efficace. À l’issue de la deuxième phase qui s’est terminée le 14 octobre, 442 855 enfants de moins de dix ans avaient été vaccinés dans le sud et le centre de l’enclave, soit 94 % de l’objectif fixé. Mais la troisième phase qui visait 119 279 enfants dans le nord a dû être reportée en raison de l’escalade des violences qui a cours actuellement, a regretté l’OMS le 23 octobre. Et sur le terrain, la malnutrition inquiète les organisations internationales. Le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) estime que plus de 50 000 enfants exigent un traitement pour malnutrition aiguë, et 34 d'entre eux auraient déjà succombé, selon le ministère de la Santé palestinien à Gaza.
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