Prévention : 20 start-up dans les starting-blocks

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Publié le 27/05/2025
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Bpifrance et PariSanté campus copilotent un programme d’accompagnement de start-up spécialisées dans la prévention. Le bilan de la première promotion de 20 sociétés, lancé en septembre 2024, est prometteur.

Le dépistage de l’apnée du sommeil est l’un des grands enjeux du développement de la prévention en France

Le dépistage de l’apnée du sommeil est l’un des grands enjeux du développement de la prévention en France
Crédit photo : GARO/PHANIE

Alors que 80 % des dépenses de santé sont dédiées au curatif, 3 % profitent à la prévention. Comment inverser la tendance ? « Pour accompagner le passage du curatif vers le préventif, nous savions que l’innovation allait jouer un très grand rôle. C’est pourquoi nous avons monté un “accélérateur prévention” », explique Chahra Louafi, directrice du fonds Patient autonomie de Bpifrance, partie prenante de ce programme d’accompagnement de start-up lancé en septembre 2024. Mi-mai, un bilan de la première promotion a été présenté au sein de PariSanté campus. Sur 162 entreprises innovantes candidates, 20 seulement ont été choisies par l’incubateur, dont le rôle est d’épauler les lauréates pendant un an afin de préparer leur arrivée dans l’écosystème très concurrentiel de la santé connectée. Au programme : plus de 40 heures de formation et d’ateliers collectifs et 500 heures de soutien individuel assurées par des institutions et sociétés publiques et privées, cofinanceurs de l’accélérateur prévention (Cnam, HAS, ministère et agences d’État, complémentaires santé, cliniques, industriels, etc.).

Former les médecins

Les start-up sélectionnées proposent des solutions en prévention primaire (prévenir), secondaire (aiguiller, dépister) et tertiaire (anticiper), ces deux derniers volets incluant également un aspect éducatif pour le patient. « Les médecins sont surtout intéressés par la prévention tertiaire, mais nous voulons les former sur tous les aspects du préventif », explique le Pr Antoine Tesnière, directeur général de PariSanté campus.

Dépistage de l’apnée du sommeil (Apnéal), préservation de la fonction rénale (Iki), suivi de l’endométriose (Lyv, Luna), prévention cardiovasculaire (Ensweet, Axelife) ou du risque de fragilité (bBalance, Presage), analyse des conduites addictives (Kwit), etc. : que ce soit sur le parcours de santé du patient ou la perte d’autonomie, les domaines d’intervention des start-up sont très variés, même si la première promotion s’intéresse en particulier à la santé de la femme et à la grande cause nationale 2025, la santé mentale.

L’enjeu était de placer les fusées sur les bonnes rampes de lancement

Pr Antoine Tesnière, DG de PariSanté campus

« Nous avons atteint nos objectifs », analyse le Pr Tesnière, qui file la métaphore : « L’enjeu était de placer les fusées sur les bonnes rampes de lancement pour que les investisseurs puissent avoir des vrais leviers de financement, avec la possibilité de corriger ces trajectoires si elles ne sont pas bonnes. » Ainsi, 100 % des sociétés accompagnées ont retravaillé leur business case (document qui présente des arguments justifiant d'investir dans un projet). Au final, 80 % d’entre elles ont progressé d’au moins une étape dans le référentiel d’accès au marché et 65 % sont engagées dans un programme pilote avec l’un des partenaires qui a financé l’accélérateur. Toutes sont désormais en capacité de dégager un chiffre d’affaires et certaines ont franchi le pas de l’évaluation clinique. En septembre prochain, un nouvel appel à projets sera lancé pour recruter une deuxième promotion de 20 start-up innovantes en prévention.


Source : Le Quotidien du Médecin