Un journal local (le Midi Libre du 9 septembre) a mis en lumière un fait divers qui a ému, et fait réagir nos concitoyens. Un patient d’origine allemande a souhaité se rendre aux urgences du fait de douleurs (on n’a pas précisé le type de douleur ni la localisation). Malheureusement il (probablement le régulateur des urgences) lui a préconisé d’attendre quelques heures que le service des urgences soit opérationnel.
Notre nouveau ministre de la Santé a bien souligné, il y a quelques semaines de cela qu’aucun service hospitalier ne fermerait. Cependant ce dernier n’a pas donné d'explications quant aux horaires de fonctionnement de ces unités.
Ainsi dans notre cas le service des urgences était ouvert uniquement entre 7 h 30 et 18 h 30. Autrement dit aucune possibilité de consultation n’est possible durant la nuit. Cette histoire se termine malheureusement par la mort du patient.
Ce qui doit nous interpeller dans cet article, c’est le fait que nous ne savons pas précisément les raisons qui ont poussé le patient à ne pas consulter lorsque les urgences pouvaient le recevoir. S’agissait-il d’un ras-le-bol de ce dernier qui acceptait sa souffrance du fait d’une impossibilité d’admission au sein du service des urgences ? Était-il décédé avant son arrivée aux urgences ? La régulation a-t-elle refusé un transfert médicalisé malgré la gravité potentielle induite par les douleurs du patient ?
Un « raté » dû à la fermeture des urgences et pas à une erreur de diagnostic
Toujours est-il que nous ne pouvons qu’être surpris par le fait que le titre (« Les urgences sont fermées : un homme retrouvé mort dans sa voiture après son passage à l'hôpital », NDLR) très racoleur met en avant une information qui visiblement n’est pas juste : le patient est décédé après son passage aux urgences.
À la suite de la lecture de cet article, nous pouvons voir que « ce raté » était essentiellement dû à la fermeture du service des urgences, ce qui est très différent d’une potentielle responsabilité suite à un passage hypothétique dans cette unité quelques heures auparavant.
Ce fait divers permet de bien comprendre que certains articles de presse peuvent induire une confusion coupable.
Dans notre cas nous pouvons penser, à la simple lecture du titre, que les professionnels de santé étaient à l’origine d’une erreur de diagnostic. Or, dans ce cas on fustige une fois de plus les soignants qui ne sont pourtant pas à l’origine de cette situation.
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