La deuxième fois sera-t-elle la bonne ? Ce mardi 14 octobre, Sébastien Lecornu a prononcé son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Une semaine après le rendez-vous avorté pour son premier gouvernement, le locataire de Matignon a affiché sa détermination à « trouver un chemin commun », alors que deux motions de censure devaient être débattues ce jeudi. S’il n’a pas détaillé les orientations sujet par sujet, le Premier ministre a martelé sa méthode : « Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez. »
L’Ondam prévu à 1,6 % fait l’effet d’une douche froide pour le secteur
Sitôt dit, sitôt fait. Les textes budgétaires étaient présentés le jour même. Et si le chef du gouvernement a bien cité la santé et l’accès aux soins parmi les urgences, l’Ondam prévu dans le projet de financement de la Sécu 2026 fait l’effet d’une douche froide pour le secteur. Le texte table sur 1,6 % de progression, ce qui, cumulé à d’autres mesures, permettrait de ramener le déficit à 17,5 milliards d’euros contre 23 cette année. Les dépenses d’assurance-maladie s’établiraient alors à 270,4 milliards (soit 4,5 milliards de plus qu’en 2025). Et, si le texte confirme l’application des revalorisations prévues dans la convention médicale et décalées au 1er janvier, il reprend aussi un certain nombre de mesures de régulation distillées depuis l’été, comme la hausse des franchises médicales, la réforme du dispositif des ALD, la lutte contre la fraude qui fait l’objet d’un projet de loi spécifique, l’efficience des soins… « visant un juste équilibre pour assurer la santé des Français tout en préservant la pérennité de notre protection sociale », assure l’Élysée à l’issue du conseil des ministres.
Si le gouvernement propose ici un PLFSS sans grande surprise, la balle est maintenant dans les mains des parlementaires pour en débattre et le faire évoluer, avant de le voter – le locataire de Matignon s’étant engagé à ne pas recourir au 49.3. Et pour ces débats, Sébastien Lecornu pourra s’appuyer sur le profil de sa ministre de la Santé. Rompue aux discussions sur le budget alors qu’elle en a été rapporteuse, Stéphanie Rist a été à l’initiative de plusieurs lois marquantes sur la santé – encadrement de l’intérim médical dans les hôpitaux et accès direct à certains paramédicaux – provoquant parfois l’ire des médecins. Chez les praticiens, les réactions divisées à sa nomination en témoignent.
Difficile donc, aujourd’hui, de prédire ce que contiendra le PLFSS lorsqu’il sera soumis au vote des parlementaires, si toutefois le gouvernement « trouve un chemin » jusqu’à une adoption.
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