À la fin de leur vie professionnelle, que font les médecins ? Medscape France vient de publier une enquête menée auprès de quelque 1 700 médecins* pour répondre à cette question. Résultat : un médecin interrogé sur cinq (20 %) envisage de poursuivre son activité après 70 ans, une proportion encore plus forte chez les libéraux (24 %) que les hospitaliers (13 %).
Les raisons avancées sont : le fait de ne pas avoir assez d’économies (41 %), la volonté de continuer de contribuer en tant que médecin (39 %), la passion pour le métier (31 %), la place essentielle de la médecine dans leur identité (27 %), le bien-être de leurs patients (26 %) ou encore l’absence d’autres centres d’intérêt (14 %).
En outre, 63 % des médecins prévoient de s’arrêter dans la soixantaine. Seuls 4 % envisagent d’arrêter avant 60 ans. Les femmes médecins, elles, envisagent un départ entre 60 et 65 ans (36 %), contre seulement 18 % des hommes.
Cesser toute activité ou rempiler à mi-temps
Et après, une fois qu’ils ont quitté leur carrière de médecins, que font les sondés ? 38 % envisagent de cesser complètement de travailler, quand 26 % souhaitent continuer à exercer dans le médical à temps partiel. Seuls 8 % affirment vouloir embrasser une nouvelle carrière dans un autre domaine que la médecine.
Dans le détail, les praticiens qui comptent changer de carrière expliquent vouloir consacrer plus de temps à leurs passions ou loisirs (67 %), sont épuisés par le métier (61 %), entendent consacrer plus de temps à leur famille (47 %), sont en désaccord avec les nouvelles politiques de santé (46 %, davantage marqué chez les hommes à 56 %, les généralistes 60 % et les libéraux 65 %), n’ont pas assez d’argent pour une retraite confortable (33 %) ou encore sont préoccupés par leur santé (25 %).
Se consacrer à ses loisirs
À la retraite, les médecins souhaitent se consacrer à des activités de loisirs (74 %) et aux voyages (74 %). Ils entendent offrir des cadeaux à leur famille (34 %), aller au restaurant (23 %), investir dans une résidence secondaire (21 %), faire des dons caritatifs (13 %), des investissements financiers (7 %) ou encore s’engager dans l’associatif (jusqu’à 14 % chez les hospitaliers mais 9 % chez les libéraux).
Les praticiens entendent toutefois garder un lien avec le métier et suivre les évolutions médicales (59 %), lire les revues médicales (41 %) ou participer à des sociétés savantes (17 %). Seuls 5 % se disent heureux à l’idée de terminer leur carrière dans la médecine.
3 925 euros en moyenne de retraite
L’étude a également demandé aux médecins d’estimer le montant mensuel perçu à la retraite. Il est de 3 925 euros en moyenne, avec des disparités notables, allant de 4 324 pour les hommes à 3 309 pour les femmes. Les praticiens épargnent personnellement 1 189 euros en moyenne chaque mois de leur vie active, avec, ici aussi, des disparités importantes, entre libéraux (1 451 euros) et hospitaliers (814 euros).
*1 724 médecins exerçant en France ont répondu à ce sondage entre avril et juillet 2025. Plus de la moitié de l’échantillon est composée d’hommes (57 %) et la majorité a plus de 45 ans. Un peu moins d’un quart des répondants exerce en Île-de-France, 67 % en milieu urbain et 19 % en milieu rural. Un tiers des médecins interrogés exerce à l’hôpital et plus des trois quarts (76 %) travaillent à temps plein. Les données sont non pondérées.
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