L’Ordre national des médecins vient de dévoiler une nouvelle cartographie interactive sur la démographie médicale, disponible sur le site demographie.médecin.fr. Grâce à cet outil, l’Ordre espère proposer une vision au plus près de la réalité du terrain. Sur le site, usagers ou professionnels peuvent consulter pour chaque année la répartition des médecins à différentes échelles : régions, départements, bassins de vie et intercommunalités. Ils peuvent aussi sélectionner différents critères : la spécialité, le mode d’exercice, l’origine des diplômes, le sexe, l’âge ou l’activité régulière ou non. A
Ainsi, on peut donc par exemple constater à l’échelle régionale que pour la période 2010-2017 les Pays-de-la-Loire est la seule région où les effectifs de généralistes augmentent. Si on passe à l’échelle départementale on voit qu’il y a une augmentation des effectifs de médecins généralistes en activité régulière entre 2007 et 2017 dans une douzaine de départements : le Doubs, la Drôme, la Savoie, la Haute-Savoie, les Pyrénées-Atlantiques, les Landes, la Charente-Maritime, le Maine-et-Loire, la Loire-Atlantique, l’Ille-et-Vilaine, le Morbihan ou le Finistère.
Pour l’Ordre -qui prône une action nationale qui s’appuierait sur les acteurs de terrain et leurs initiatives- cet outil donne donc la possibilité de proposer une analyse plus pertinente et précise de l’état du système de soins aujourd’hui. « Il faut avoir une vision dynamique de la démographie qui soit la plus fine possible » souligne le Dr Jean-Marcel Mourgues, président de la section "santé publique et démographie médicale " à l’Ordre. « Il faut regarder au plus près pour voir comment un territoire peut acquérir l’autonomie en termes d’accès aux soins », ajoute le Dr Patrick Bouet, président du Cnom. Une approche qui, à ses yeux, peut-être plus efficace que ce qui s’est toujours fait « Ce n’est pas en normant, en forçant les professionnels à rentrer dans les cadres qu’on arrive à quelque chose. Ces trente dernières années on a fait de l’organisation de la distribution des soins et non pas de l’accès aux soins ».
Selon lui, les acteurs de santé prouvent déjà sur le terrain à travers de nombreuses initiatives (l’Ordre en a répertorié une centaine) comment avancer : « ce n’est pas parce qu’il y a une CRSA (conférence régionale de la santé et de l’autonomie) qu’il faut se contenter de cette organisation-là (…) Servons-nous des succès et des échecs du passé pour mieux les intégrer à la vision du 21ème siècle ». Le Dr François Arnault, délégué général aux relations internes du Cnom, rappelle notamment l’exemple des Deux-Sèvres où les acteurs locaux ont décidé de transformer le GHT en GST (groupement de coopération sanitaire) en associant « les hôpitaux publics et les établissements publics médicosociaux, les établissements privés et les secteurs médico-sociaux privés, les Ordres professionnels, les professionnels de santé libéraux, les pôles et MSP qui existent dans le département et les HAD publiques et privées ».
Dans le rapport Arnault présenté en février, l’Ordre répertoriait ainsi plusieurs initiatives locales qui se sont avérées efficaces pour lutter contre la désertification médicale. Des réussites qui font dire à Patrick Bouet qu’en matière de démographie médicale «il faut que tous les acteurs soient justement acteurs dans la production d’un référentiel ».
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