La fin de la médecine générale et de l'exercice libéral est engagée depuis 40 ans. Dans ce pays, ceux qui prennent des risques et des décisions de leur propre chef sont très mal vus. Le gouvernement n'aime pas la liberté des autres et considère que tout doit venir de lui. Les pouvoirs successifs désignent le corps médical responsable des déserts alors qu'ils portent eux-mêmes cette responsabilité à 90 % en faisant de la vie des libéraux un enfer administratif. Avec la Sécurité sociale et la vaste comédie des négociations "conventionnelles", il a en effet été très facile de détruire les libéraux.
Il ne reste plus qu'à se faire embaucher par les centres de santé qui vont fleurir un peu partout. Cela ne sera pas un chemin de roses. Les médecins salariés des hôpitaux sont coiffés par une administration et des protocoles étouffants – demandez-vous pourquoi tant de postes ne sont pas pourvus. Je doute que l'on traite mieux les salariés des centres de santé et que les salaires soient à la hauteur de leurs années d'études.
Une consultation à 25 euros, c'est déjà une insulte. Pour une pédicure c'est 33 euros. Madame Buzyn ne semble pas connaître le métier de médecin libéral. Avoir eu le toupet de proposer des assistants médicaux aux généralistes qui feraient des consultations de 10 minutes dévoile tout le mépris dont nous sommes l'objet.
Une telle technocratie n'est pourtant pas une fatalité : en Angleterre, par exemple, les médecins participent à l'organisation du système de santé. De notre côté, nous avons naïvement cru les promesses (le généraliste est le pivot du système de santé, tu parles...) et écouté nos syndicats. Nous ne nous sommes pas assez battus.
En ce début de révolte en France, les soignants devraient se lever à leur tour contre cet État omniprésent et de plus en plus autoritaire.
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