Elle avait été accusée par un ancien patient d’avoir refusé de renouveler un traitement contre l’hypertension. Une médecin généraliste de Bois-de-Céné (Vendée) a comparu, mercredi 15 octobre, devant la chambre disciplinaire du conseil régional de l’Ordre des médecins des Pays de la Loire pour un « refus de soin injustifié ».
Selon des informations du Courrier vendéen, le plaignant, âgé de 44 ans, affirmait que la praticienne avait refusé de prolonger un traitement prescrit aux urgences en février 2024, alors qu’il souffrait de « douleurs thoraciques » et de « maux de tête sévères ». Il disait vouloir « laisser une dernière possibilité » à la médecin généraliste de « mettre son ego professionnel de côté » et « reconnaître ses torts ». Absence remarquée : ni lui ni son avocat n’étaient présents à l’audience.
« Aucune urgence médicale »
Lors de l’audience, la généraliste, installée à la maison médicale Émilien-Robin, a contesté tout manquement. Elle assure qu’il n’y avait « aucune urgence médicale » justifiant le renouvellement immédiat du traitement. Son avocate a dénoncé une « plainte abusive », soulignant que sa cliente avait mis fin au contrat de soins avec le patient et l’avait invité à consulter un autre praticien, lui fournissant une liste de confrères et de consœurs.
« Il a prétexté un caractère d’urgence, en disant qu’il est dans une urgence permanente depuis deux ans et que son état de santé s’est aggravé, mais ce caractère d’urgence n’était pas présent », a-t-elle résumé. En 2022 déjà, le patient s’était montré « agressif » envers sa remplaçante et avait refusé de porter un masque contre le Covid-19, ce qui avait poussé la généraliste à mettre fin au contrat de soin avec ledit patient.
Une absence qui passe mal
Présente à l’audience, la généraliste a, elle, déploré l’absence du plaignant : « C’est un peu facile », a-t-elle déclaré. « C’est d’autant plus désagréable que monsieur n’est pas là à l’audience… Il active la procédure et ne va pas jusqu’au bout », a ajouté son avocate.
Dans ce contexte, l’omnipraticienne réclame au plaignant 1 000 euros de dommages et intérêts pour cette « plainte abusive » et 3 000 euros pour les frais de justice qu’elle a dû débourser. « Notre cabinet ne sollicite quasiment jamais de dommages et intérêts, mais cette convocation a contraint ma cliente à réorganiser toute sa journée de consultations », a expliqué son avocate, précisant que sa cliente avait dû faire le déplacement jusqu’à Nantes.
La chambre disciplinaire du conseil régional de l’Ordre des médecins des Pays de la Loire a mis sa décision en délibéré. Le verdict est attendu dans les prochaines semaines.
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