Paralysie totale dans les cabinets. Dans la nuit du lundi 10 novembre, le logiciel métier Weda, un des leaders du secteur – qui revendique 85 000 utilisateurs – a été la cible d’une cyberattaque d’ampleur, affectant plus de 23 000 professionnels de santé, dont une majorité de médecins généralistes. Face à cette tentative d’intrusion, l’éditeur de logiciel a décidé de suspendre rapidement l’accès à sa plateforme afin de garantir la sécurité des données hébergées et « d’éviter tout risque pour ses utilisateurs ».
Cette interruption des services a paralysé l’activité de milliers de médecins, contraints de naviguer à vue pendant plusieurs jours. « On ne peut plus rien faire en ligne, on doit tout faire par papier. Nous n’avons plus accès aux antécédents des patients ni à leur dossier médical. C’est plus qu’un handicap, ça fout en l’air nos journées », se désole un médecin sur Twitter.
Tous les cabinets concernés par ce crash ont été forcés de s’adapter : écriture des comptes rendus et ordonnances à la main, report des télétransmissions et des démarches administratives… Certains ont même été contraints de contacter leurs patients pour les inviter à venir avec d’anciennes ordonnances.
Retour progressif à la normale
Ce vendredi, la société Weda dit avoir engagé des actions, parmi lesquelles « l’isolement des systèmes affectés, le lancement d’un audit complet de l’infrastructure, le renforcement des protocoles d’accès et d’authentification ».
Une plainte a été déposée et les autorités compétentes (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information et Commission nationale de l’informatique et des libertés) informées. Depuis ce vendredi 9 h 30, un accès en mode dégradé a été rétabli, permettant aux professionnels de santé de retrouver certaines fonctionnalités essentielles. « Cette reprise progressive vise à garantir un redémarrage fiable et durable, sans compromis sur la sécurité des données de santé », assure la société.
Après les premiers audits réalisés, « des modifications structurelles des systèmes d’accès et d’authentification afin d’empêcher toute réutilisation des méthodes exploitées par les assaillants » ont été mises en œuvre. La société s’engage à informer « en toute transparence » ses utilisateurs « à chaque étape du processus de rétablissement ». À ce stade, aucune précision n’a été fournie sur le volume de dossiers médicaux potentiellement compromis.
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