« C’est totalement incompréhensible dans un contexte de pénurie médicale », déplore la Dr Céline Grégoire, médecin généraliste à l’origine du nouveau cabinet médical à Santeny (Val-de-Marne). Ouverte avec le soutien de la mairie en février, la maison médicale de 230 m2 totalement rénovée a dû fermer ses portes quelques semaines plus tard, le 18 avril. Raison invoquée : la structure a fonctionné avant d’avoir l’autorisation du conseil départemental de l’Ordre des médecins. Exerçant déjà à l’hôpital privé Claude-Galien à Quincy-sous-Sénart (Essonne) ainsi qu’en cabinet à Pontault-Combault (Seine-et-Marne), la Dr Grégoire avait travaillé sur ce projet né deux ans plus tôt à la suite d’une rencontre avec le maire de Santeny et son premier adjoint.
« La mairie a remis toute l'intégralité du bâtiment aux normes et moi, je me suis chargée effectivement de trouver l'intégralité du matériel médical nécessaire aux soins. Puis j'ai commencé à constituer une petite équipe médicale de cinq médecins, un assistant médical et un secrétaire », raconte la médecin. Le bail avec la mairie est signé le 30 janvier et la maison médicale ouverte le 1er février. « Avant, j'avais envoyé le dossier d'inscription au Conseil de l'Ordre et la secrétaire m'avait dit qu'il n'y avait pas de soucis, qu'il y avait un temps de tolérance administrative. Ce qui me semblait normal compte tenu de l'urgence à trouver des médecins pour la population », poursuit la Dr Grégoire.
Des erreurs administratives
Or le 18 avril, la généraliste a reçu un courrier de l’ordre départemental la sommant de fermer son cabinet car le site avait ouvert sans avoir l’autorisation ordinale. La médecin, elle, plaide de son côté la bonne foi. « On m’a dit qu'il y avait un temps de tolérance administrative. Sincèrement, je ne me suis pas du tout questionnée. Peut-être que j'aurais dû demander un rendez-vous », affirme la Dr Grégoire. Dans cette affaire, la généraliste regrette les « erreurs administratives » qui la découragent. « J’aurais aimé que l’Ordre m’accompagne dans mon projet d’installation dans un territoire déficitaire ».
J’aurais aimé que l’Ordre m’accompagne dans mon projet d’installation dans un territoire déficitaire
Dr Céline Grégoire, médecin généraliste
Santeny, une commune de 4 000 habitants n’a plus aucun médecin généraliste. Néanmoins, elle n’est pas classée en zone d’intervention prioritaire par l’ARS. Pour autant, « 90 % des patients qui sont venus en rendez-vous ont demandé un médecin traitant. Ils seraient 800 dans cette commune à ne pas avoir de médecin traitant », explique la Dr Grégoire. Mais cet argument ne suffirait pas pour l’instance ordinale. Interrogé par Le Parisien, le Dr Patrick Théron, président du Cdom a insisté sur le fait « qu’il y a un cadre et il ne peut pas y avoir de démarrage d’exercice sans autorisation ». Pour l’heure, la Dr Grégoire a redéposé un dossier d’inscription auprès du conseil départemental le 13 mai « en mains propres ». En cas de refus, elle compte bien faire appel auprès de l’Ordre national des médecins. Contacté par Le Quotidien, l’Ordre départemental n’a pas répondu à nos sollicitations.
L’obligation de solidarité territoriale pour les médecins effective « dès septembre », confirme Yannick Neuder
« Les syndicats sont nostalgiques de la médecine de papa », tacle Dominique Voynet, seule médecin ayant voté la loi Garot
Face à un tweet raciste d’un membre de Reconquête, des médecins de l’Oise portent plainte
Prescription des aGLP-1, l’usine à gaz ? Après les médecins, la Fédération des diabétiques affiche son inquiétude