« À bout à la fin de leur journée », près d'un médecin sur deux en risque de burn-out, révèle l’URPS Île-de-France

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Publié le 19/12/2023
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Crédit photo : PHANIE

L’Union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins libéraux d’Île-de-France met la dernière main à son baromètre santé des praticiens de ville franciliens. Les résultats de cette enquête en ligne, réalisée entre le 1er et le 8 décembre et dont Le Quotidien a eu la primeur, sont sans appel. Et plutôt inquiétants. En matière d’épuisement professionnel, 44 % des 1 290 médecins répondants sont « en zone de risque », selon l’URPS. Un pourcentage qui monte à 56 % pour l’item « dépersonnalisation et perte d’empathie ».

Derrière ces chiffres se cache une réalité contrastée. Au cours d’une semaine de travail, 42 % des médecins se disent « fatigués au réveil » et 40 % être « à bout à la fin de leur journée ». Tandis qu’a contrario, ils sont 52 % à se déclarer « plein d’énergie ». Deux situations drastiquement opposées ?

« Pas nécessairement, précise la Dr Valérie Briole, présidente de l’URPS et rhumatologue à Paris. On peut très bien être plein d’énergie un jour et épuisé le soir même. C’est tout l’intérêt de ce test Malsah simplifié de 22 questions à cocher que nous avons réalisé. Que les médecins puissent évaluer, rapidement, la zone de santé dans laquelle ils se situent ». L'atterrissage est brutal. Presque la moitié des répondants (49 %) sont dans la zone rouge. Et près d’un sur trois (27 %) se situe dans la zone intermédiaire.

 

Ce résultat ne surprend pas la Dr Briole. « Nous savions au cours d’enquêtes précédentes que les médecins libéraux, généralistes comme spécialistes, n’allaient pas très bien. Beaucoup sont débordés. L’idée était de créer une sorte de déclic pour aider les principaux concernés à prendre conscience de leur état et leur proposer des solutions », poursuit la chef de file de l’URPS francilienne. Les docteurs sont traditionnellement connus pour faire de mauvais malades. Une réputation manifestement toujours fondée. Selon l’enquête, 26 % des médecins répondants reconnaissent n’avoir fait aucun dépistage ou examen de contrôle durant les deux dernières années. Un « score » qui descend à 15 % chez les plus de 60 ans. Plus d’un médecin sur deux déclare avoir un symptôme somatique qui aurait dû l'amener à consulter (sans l’avoir fait).

Médecins de médecins

Pour répondre à cette réalité, la commission « exercice au quotidien » de l’URPS médecins encourage les confrères en souffrance à appeler le numéro dédié (01 45 45 45 45) pour les accompagner dans leurs démarches, notamment en matière de santé. L’institution rappelle l’existence en son sein d’un « réseau médecins de médecins » constitué, pour l’heure, de 22 praticiens libéraux. L'URPS en profite pour faire appel à de nouveaux volontaires. Au cours de la nouvelle année 2024, elle établira un guide « pour aider au choix d’une bonne prévoyance santé » et « proposer des bilans physiques et psychiques ».

« La bonne nouvelle est que 90 % des répondants disent avoir le sentiment de s’occuper régulièrement très efficacement de leurs patients. Beaucoup continuent à avoir des activités sportives, culturelles et/ou sociales au cours de la semaine. Mais il est important de faire ce test que nous renouvellerons désormais chaque année pour établir un nouveau baromètre comparatif », insiste Valérie Briole. Elle-même a découvert l'utilité du questionnaire. « Après y avoir répondu, j’ai découvert que je me situais dans la zone orange. Mais j'ai trouvé ma solution pour relâcher la pression », confie la rhumatologue parisienne. En l'occurrence, une pratique assidue de l’aviron.


Source : lequotidiendumedecin.fr