Alors que le projet de révision des lois de bioéthique entre en débat à l’Assemblée le 8 février, les médecins généralistes se montrent plus avant-gardistes que l’ensemble de la population sur des questions aussi sensibles que l’euthanasie, les mères porteuses, la PMA ou l’anonymat du don de gamètes. Notre enquête GMG auprès de 200 d’entre eux renvoie en tout cas l’image de praticiens plutôt libéraux sur les questions de société.
Aide médicale à la procréation, euthanasie, dons d’organe, « mères porteuses »: comme pour tout débat de société qui donne lieu à des clivages importants, les sondages d’opinion sont fréquents, le plus souvent commandés par des associations ou des groupes de pression qui cherchent à asseoir leurs positions. Pour la première fois, Le Généraliste a choisi d’interroger la profession sur ces questions qui touchent à la médecine mais aussi à la famille. La surprise de cette enquête réalisée par GMG est que les généralistes semblent souvent plus « libéraux » que le reste de la société. En scientifiques, ils approuvent la recherche sur les embryons et les cellules souches. En praticiens, ils souhaitent que tout soit mis en œuvre pour augmenter le nombre de greffons disponibles. En accompagnateurs de la fin de vie, ils ne sont finalement pas opposés à l’euthanasie, mais pas à n’importe quelles conditions. En médecins de famille, ils sont réservés sur l’ouverture de la procréation médicale assistée aux homosexuels, pensent que les enfants issus du don de gamètes devraient pouvoir avoir au moins accès à des informations non identifiantes sur le donneur et, c’est la plus grosse surprise de ce sondage, ils sont très majoritairement favorables à la gestation pour autrui, autrement dit aux mères porteuses.
Sur beaucoup de ces sujets, ils pourraient donc être un peu déçus par le projet de révision des lois de bioéthique qui entre en débat à l’Assemblée nationale le 8 février. Ce texte pragmatique apporte quelques modifications qui simplifieront les démarches mais sans bouleversements par rapport aux précédentes lois de bioéthique. L’une des principales modifications apportée par Roselyne Bachelot, la levée de l’anonymat total du don de gamètes, a d’ores et déjà été réfutée par son successeur, Xavier Bertrand, et par les députés de la commission spéciale de bioéthique qui ontexaminé le texte la semaine dernière.