Le gouvernement de Donald Trump a annoncé mercredi que les cigarettes électroniques aromatisées seraient interdites à la vente dans les prochains mois.
Cette décision a pour principal objectif de protéger les jeunes dont l'engouement pour la cigarette électronique aux arômes fruités et menthol dépasse le phénomène de société pour devenir un problème de santé publique.
Près d'un jeune sur quatre vapotait en 2019 aux États-Unis, a annoncé le département américain de la Santé d'après une enquête publique annuelle.
Une crise sanitaire émergente
« Nous avons l'intention de faire sortir du marché les e-cigarettes aromatisées afin de renverser l'épidémie très inquiétante d'e-cigarettes chez les jeunes », a déclaré Alex Azar, le secrétaire américain à la Santé.
Outre la dépendance à la nicotine chez des jeunes n'ayant jamais fumé, les États-Unis font face à une crise sanitaire émergente. Vendredi, les autorités américaines ont rapporté la survenue de six décès et de 450 cas de maladies pulmonaires graves liés au vapotage, souvent chez des sujets jeunes en bonne santé.
Dans de nombreux cas, les liquides contenaient des substances issues du cannabis, en particulier du THC, mais les experts américains ont insisté sur le fait qu'à ce stade, il n'y a encore aucune certitude sur les marques et les substances et il est probable qu'un ou plusieurs additifs soient en cause.
Seuls autorisés les liquides au goût tabac
Tous les liquides aromatisés, autres que le goût tabac, seront ainsi retirés du marché. Quant aux produits aromatisés au tabac, s'ils pourront continuer à être vendus, ils devront demander une autorisation de mise sur le marché d'ici à mai 2020.
L'agence du médicament américaine, la FDA, qui a le pouvoir de réguler le marché des cigarettes électroniques depuis 2016, a lancé plusieurs actions contre les cigarettiers électroniques accusés de cibler les jeunes dans leur marketing, notamment auprès de Juul, le leader sur le marché.
L'aide au sevrage, une question difficile
L'offensive réglementaire se durcit et la FDA entend cette fois strictement contrôler le marché. Le texte paraîtra dans « plusieurs semaines » pour une entrée en vigueur 30 jours plus tard.
En gardant l'autorisation pour les liquides au goût tabac, les autorités sanitaires américaines laissent encore la porte ouverte à l'utilisation de la cigarette électronique dans le sevrage.
Une étude remarquée publiée dans « The New England Journal of Medicine » avait conclu à la supériorité de la e-cigarette sur les substituts nicotiniques pour arrêter de fumer. Néanmoins, cet été, l'OMS, tout en reconnaissant la vraisemblable moindre toxicité de la e-cigarette sur la cigarette conventionnelle, a rendu un avis très réservé sur le vapotage dans l'aide au sevrage.
Avec AFP