« Il y aura des mesures très fortes sur la formation, puisque d’ici quelques semaines je vais supprimer le numerus apertus pour former plus de médecins », a annoncé jeudi 12 juin le ministre de la Santé et de l’accès aux Soins, au micro de France Inter.
Invité de la matinale, Yannick Neuder était interrogé sur la crise d’attractivité de la psychiatrie, spécialité boudée par les internes et qui laisse chaque année des dizaines de postes vacants. « Nous devons travailler sur l’attractivité de la filière et sur les conditions d’exercice. La psychiatrie ne doit plus être le parent pauvre de l’hôpital », a-t-il insisté, au lendemain de la présentation à la presse de son plan sur la santé mentale. Aujourd’hui, selon lui, 60 % des internes considèrent la psychiatrie comme une sous-spécialité, et 30 % en ont peur.
Former en fonction des besoins du territoire
Pour remédier à cette crise, le ministre entend muscler la formation : « Pour l’instant nous formons 500 internes de psychiatrie par an, l’objectif c’est de passer à 600 et de pouvoir aller bien plus loin », a projeté le locataire de Ségur. La suppression du numerus apertus – mis en place en 2021 pour remplacer le numerus clausus mais jugé encore trop rigide – doit permettre d’adapter les capacités de formation aux besoins des territoires. L’examen du texte est prévu le 17 juin au Sénat. « On va le supprimer et on formera en fonction des besoins locaux. On pourra aussi rapatrier les étudiants français partis se former en Belgique ou en Roumanie, pour qu’ils puissent étudier en France », a-t-il ajouté.
Enfin, pour encadrer ces futurs médecins, Yannick Neuder souhaite mobiliser les 15 000 psychiatres en exercice. « Il faut qu’ils puissent s’investir dans la formation s’ils le souhaitent. Des équivalences universitaires seront proposées. Chaque étudiant en médecine ou en filière paramédicale devra également effectuer un stage en psychiatrie au cours de son parcours », a-t-il promis.
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