Le numerus clausus a-t-il encore un sens ? La question mérite d’être posée tant les contournements sont désormais nombreux. Selon le dernier atlas ordinal de la démographie médicale, 24 % des nouveaux inscrits ont un diplôme obtenu hors de France (11,4 % européen, 12,7 % extra-européen).
La France compte 17 835 praticiens en activité régulière diplômés en Europe et hors Union (7,8 % des inscrits), venant principalement d’Algérie (22 %), de Roumanie (18 %) et de Belgique (9 %).
Une directive européenne, qui autorise depuis 2005 la libre circulation des professionnels, a accéléré le processus et chamboulé le paysage de la formation médicale. De très nombreux étudiants français partent ainsi se former en médecine en Roumanie, en Belgique ou en Croatie, contournant le numerus clausus.
La réglementation des études de santé doit-elle être assouplie en France ? Le Pr Patrick Lévy, praticien hospitalier en physiologie et président de l’université de Grenoble, estime que « le numerus clausus est largement dépassé et ne répond plus aux besoins de la démographie médicale ». « Plutôt que d’importer des médecins, on pourrait imaginer qu’on en exporte ! » L’universitaire est plus ouvert que certains confrères sur l’enseignement au privé. S’il dénonce les méthodes de l’institution Pessoa « assez peu respectueuse des autorités françaises », il souligne que de nombreux acteurs locaux sont favorables à une mise en concurrence de la formation. « Dans un cadre structuré, pourquoi pas ? », précise-t-il.
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