En agréant 23 établissements de formation en ostéopathie sur 37 instituts candidats, le ministère de la Santé a déclenché un séisme le 9 juillet dans ce secteur.
Plusieurs écoles recalées ont décidé d’entamer des recours en justice pour contester la décision du ministère et obtenir le droit de poursuivre leur activité. « Ostéobio » de Cachan et l’« IOB » de Bordeaux, dont l’agrément n’a pas été renouvelé, tiendront mardi prochain une conférence de presse avec l’Association française d’ostéopathie (AFO) pour « dénoncer les graves dysfonctionnements de la DGOS (ministère de la Santé) ».
Le ton est monté ces dernières semaines entre les partisans de la réforme de l’ostéopathie et ceux qui en font les frais.
Les enjeux financiers sont importants pour les écoles menacées de fermeture. Se pose surtout la question de l’avenir de centaines d’étudiants engagés dans un cursus qui courent le risque, si leur école ne décroche pas d’agrément, d’achever une formation qui ne leur délivre pas de diplôme reconnu. Un site Internet permet aux étudiants des écoles recalées de connaître les places disponibles dans les établissements agréés.
Mobilisation des soutiens de la réforme
Pour les partisans d’une révision des règles de formation, à l’instar du Syndicat français des ostéopathes (SFDO), il faut achever le travail engagé. Selon une enquête* d’Odoxa menée pour le syndicat, 77 % des Français font confiance au ministère de la Santé et aux organisations d’ostéopathes pour « agréer les écoles candidates » de manière objective. Et 6 personnes interrogées sur 10 souhaitent que les établissements recalés ferment leurs portes.
Le SFDO s’est rendu dans les rédactions de la presse quotidienne régionale à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Lille, Montpellier, Rennes, afin de défendre la nouvelle réglementation. Le syndicat s’est également déplacé dans les permanences socialistes et dans les QG des candidats aux prochaines élections régionales.
« Nous souhaitons que la ministre de la Santé reste ferme sur ce dossier et qu’il n’y ait pas de rétropédalage car cette réforme est importante pour la santé des Français », explique Thibault Dubois, vice-président du SFDO. La précédente refonte réglementaire – en 2007 – avait échoué à réglementer à réguler le nombre d’écoles agréés (74), entraînant une explosion du nombre d’ostéopathes (17 000 en 2012) dénoncée par un rapport de l’IGAS.
Le syndicat Ostéopathes de France soutient également la refonte du gouvernement jugée « structurante », qui « vise à hisser le niveau d’exigence global de la profession en améliorant la formation des jeunes ostéopathes et en régulant le nombre des écoles pour éviter la saturation ».
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