En six ans (mars 2017 à mars 2023), le taux de recours du secteur hospitalier aux intérimaires des entreprises de travail temporaire (ETT) – hors recrutements directs de gré à gré ou via des sociétés de recrutement – a augmenté régulièrement (passant de 0,2 % des effectifs à 0,4 %), hors période d’urgence sanitaire, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
En particulier, l’appel aux infirmiers intérimaires a progressé fortement depuis 2021 : au 1er trimestre 2023, il est plus important que pour les autres personnels soignants ou le personnel médical, dans le public (0,7 %, contre 0,2 % et 0,2 % respectivement) et dans le privé (1,5 %, contre 0,8 % et 0,3 %).
Cette hausse de l'emploi intérimaire a été plus marquée dans les cliniques privées que dans les hôpitaux publics, alors que ces derniers représentent trois quarts des effectifs hospitaliers. Le taux de recours augmente en effet de 0,4 point de pourcentage dans le privé́ (à̀ 0,8 % début 2023) et de 0,2 point dans le public (à̀ 0,3 %). Cette tendance s’explique notamment par un recours accru aux infirmiers intérimaires, en particulier depuis 2021.
Le recours aux autres personnels soignants intérimaires (personnel non médical) a également été très dynamique entre 2017 et 2022 : de 0,4 % à 1,0 % des effectifs dans le secteur privé et de 0,1 % à 0,2 % dans le public.
L’étude précise que le taux de recours à l'intérim a connu un léger infléchissement au début de la crise sanitaire, une baisse portée exclusivement par le secteur privé alors que ce recours se stabilisait dans le secteur public. Cette différence pourrait s’expliquer par « la plus forte baisse de l’activité hospitalière hors Covid-19 observée dans les établissements privés que dans le public », lors de la première vague de l'épidémie.
Recours plus important aux infirmiers intérimaires en 2023
Au 1er trimestre 2023, tous établissements confondus, le taux de recours aux intérimaires est trois fois plus élevé pour les infirmiers que pour les autres personnels soignants (0,9 % contre 0,3%) et plus de quatre fois supérieur à celui du personnel médical (0,2 %). Un écart encore plus important dans le privé (1,5 % contre 0,3 %) que dans le public (0,7 % contre 0,2 %).
Le plus faible taux de recours pour le personnel médical pourrait s’expliquer par « l’utilisation par les établissements hospitaliers d’autres formes de contrats temporaires que l’intérim », analysent les auteurs de l’étude. De surcroît, une partie du personnel médical (les internes) « ne peut être recrutée sous forme de contrat temporaire alors même qu’elle représente respectivement 25 % et 10 % de cette filière professionnelle » dans le public et le privé, poursuivent les auteurs. L'étude ne mentionne pas les effets de la mise en application de la loi Rist (encadrement strict des tarifs de l'intérim médical), en avril 2023.
Intérim hospitalier moins développé que dans d'autres secteurs
L'étude précise que le recours à l’intérim à l'hôpital reste plus élevé dans le secteur privé que dans le public, en particulier pour les personnels soignants hors infirmiers. Surtout, l'appel aux intérimaires par les hôpitaux reste peu développé « relativement au reste de l’économie ». Fin mars 2023, le taux de recours s’élevait à 1,7 % dans le secteur tertiaire en général et à 2,9 % dans l’ensemble des secteurs d’activité.
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