Le CHU de Dijon s'est défendu mardi d'avoir laissé mourir de faim une patiente de 77 ans, après une plainte de sa famille. Décédée le 31 août, la malade, avait été hospitalisée une semaine environ auparavant pour une fracture du fémur. Son opération a cependant été repoussée à plusieurs reprises. Comme elle devait être effectuée à jeun, la septuagénaire n'aurait pas été nourrie, selon sa famille, qui a porté plainte.
L'affaire, révélée par le journal local « Le Bien Public », a suscité un vif émoi au sein du CHU qui s'est dit « pleinement conscient de l'émotion suscitée ». Le parquet de Dijon a confirmé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour homicide volontaire, à la suite de la plainte, et l'établissement a indiqué qu'une autopsie a été ordonnée par le parquet. Les résultats ne sont pas encore connus.
Sous surveillance
L'opération de la patiente a bien subi « plusieurs reports », a reconnu lors d'une conférence de presse le Pr Emmanuel Baulot, chef du service chirurgie orthopédique et traumatologique adulte du CHU. La septuagénaire a bien été maintenue à jeun « plusieurs jours successifs » mais « sous surveillance. Cependant, après chaque report, elle « a eu des repas », a-t-il assuré, précisant que cela était consigné dans son dossier. Sans vouloir se prononcer sur l'enquête en cours, le Pr Baulot a indiqué que la malade avait plusieurs comorbidités, admettant cependant que les reports répétés de son opération avaient détérioré son état de santé.
Révélateur de « problèmes chroniques »
De son côté, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi aux autres spécialités (Snphare) estime que ce cas révèle les « problèmes chroniques et récurrents » auxquels sont confrontés les professionnels. Parfois, les dysfonctionnements de l'hôpital « engendrent de dramatiques conséquences », déplore-t-il. Lassé des « mesures flash », il demande des réformes « pérennes » pour « retrouver de la sérénité dans notre travail, du temps, des moyens humains et matériels pour nos patients ». Le Snphare appelle de ses vœux l’ouverture d’une mission Igas sur les plateaux techniques ainsi que sur « les causes et les conséquences des déprogrammations au bloc opératoire ». Autres revendications : l'ouverture rapide du chantier de la permanence des soins et des mesures immédiates d’attractivité et de fidélisation (octroi des 4 ans d’ancienneté, pérennisation des mesures estivales de majoration des gardes et du temps de travail additionnel).
Hausse des cotisations retraite : « un impact dramatique pour l’offre publique sanitaire », alerte la FHF
Médecins à diplôme étranger : 20 % des postes ouverts aux EVC non pourvus, colère des Padhue
Padhue urgentiste et réfugié syrien, le Dr Sami Boufa perd son emploi après… 24 ans d’exercice en France
Marie-Noëlle Gerain-Breuzard (CNG) : « À l’hôpital, le taux de vacance des praticiens titulaires s’élève à 34,8 % »