L’Assemblée valide la création d’un CHU en Corse à l’horizon 2030

Publié le 04/12/2024
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Les parlementaires ont donné leur feu vert à la proposition de loi du député de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani, qui entend créer un CHU en Corse pour inciter les étudiants en médecine formés sur l’île de beauté à rester dans la région.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Cette fois-ci, c’est la bonne. L’Assemblée nationale a adopté, en séance publique, à la presque unanimité parmi les votants (142 pour 1 contre), la proposition de loi du député Liot de Corse du Sud Paul-André Colombani visant à créer un CHU en Corse afin d’inciter les étudiants en médecine formés sur l’île de beauté à rester dans la région. Sur le papier, le suspense était presque inexistant sur l’avenir de ce texte, compte tenu de son adoption à l’unanimité par la commission des Affaires sociales mardi 26 novembre. Et pourtant, il s’agit d’une belle revanche pour l’élu qui n’en est pas à son coup d’essai.

« Le texte que je porte aujourd’hui touche à un sujet d’une importance absolue, la capacité des Corses à se soigner dignement chez eux », a d’emblée déclaré Paul-André Colombani qui a également manifesté « une certaine émotion » de présenter son texte dans l’hémicycle ce mardi 3 décembre. Et pour cause, le texte avait été adopté une première fois en commission des affaires sociales au printemps mais son parcours législatif a été interrompu à la suite de la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron le 9 juin. Autrement dit, il a fallu tout reprendre de zéro. Grâce au soutien transpartisan des élus, le texte a été retenu dans une liste de propositions de lois dites « consensuelles », débattues à l’Assemblée en séance plénière depuis ce mardi 3 décembre. Il n’a donc pas fallu patienter jusqu’à la prochaine niche parlementaire du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), prévue en mai 2025, pour examiner à nouveau le projet.

La Corse, seule région sans CHU

Vu le contexte politique, Paul-André Colombani, généraliste à la ville, a encore eu chaud. Sa proposition de loi a en effet eu le temps d’être étudiée puis adoptée en séance publique à l’Assemblée la veille du vote des motions de censure qui pèsent sur le gouvernement Barnier. Le calendrier a donc cette fois-ci joué en la faveur du projet de création d’un CHU en Corse, qui, comme l’a rappelé l’élu, est la seule région de France a en être dépourvue. « L’objet de cette proposition de loi est donc très simple : la réparation d’une injustice, d’une rupture d’égalité dont la Corse souffre », a plaidé le médecin.

« Il faut être réaliste : la piste du CHU, si elle est particulièrement légitime, n’aboutira qu’à moyen terme, du fait notamment, de difficultés liées à la constitution d’une faculté de médecine de plein exercice, à la dispersion des moyens actuels, ou à la nécessité de disposer d’une taille critique, en particulier, pour la partie recherche en général et la recherche clinique, a toutefois averti le ministre de l’Enseignement et de la Recherche Patrick Hetzel devant les députés. […] À court terme, un premier élément de réponse serait d’approfondir les conventionnements existants entre l’université de Corte et ses universités partenaires, pour les étendre aux autres établissements hospitaliers du territoire corse en vue de faciliter les parcours de formation des étudiants ». Il reviendra désormais au Sénat d’étudier ce texte avant une éventuelle adoption définitive de la proposition de loi dans les prochains mois.

Caroline Robin

Source : lequotidiendumedecin.fr