À Angers, bientôt un centre de santé dédié aux soignants

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Publié le 23/05/2025
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Dans le cadre de son programme Havisaines, débuté en 2022, le CHU d’Angers travaille avec ses partenaires de la ville à la création d’un centre de soins dédié aux professionnels de santé. Ouverture prévue avant la fin de l’année.

Le programme Havisaines porte aussi sur l’alimentation avec notamment des espaces de cueillette dans l’enceinte du CHU

Le programme Havisaines porte aussi sur l’alimentation avec notamment des espaces de cueillette dans l’enceinte du CHU
Crédit photo : CHU d’Angers

Bilan de santé, dépistage des cancers et des maladies infectieuses, épreuve d’effort… À Angers, un centre de soins dédié aux professionnels de santé devrait ouvrir d’ici la fin de l’année. Les consultations de médecine générale qui y seront menées permettront de réaliser des bilans de santé globaux. « Dans notre projet d’établissement, un volet prévention s’adresse aux patients autant qu’aux professionnels de santé. Dans ce cadre, nous avons mené une enquête après de ces derniers pour connaître leur intérêt sur ces thématiques, avoir un paysage des habitudes de vie et identifier des actions prioritaires. Nous avons reçu plus de 1 500 réponses, soit 20 % des professionnels du CHU », confie Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice générale du CHU d’Angers. Le programme Havisaines (pour Habitudes de vie saines) est déployé au sein de l’établissement depuis 2022 avec l’objectif de faire de l’établissement un lieu « promoteur de la santé » et de « donner à ses personnels des opportunités pour prendre (ou maintenir) durablement de bonnes habitudes de vie », a souligné Céline Schnebelen, directrice prévention du CHU, lors d’un colloque sur la santé des soignants organisé au ministère de la Santé en avril 2025.

Un professionnel de santé sur deux éprouve des difficultés à accéder aux soins

Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice générale du CHU d’Angers

Parmi les besoins, l’accès aux soins pour les personnes exerçant dans l’établissement est ressorti. « Un professionnel de santé sur deux éprouve des difficultés à accéder aux soins. Et plus de neuf sur 10 se montraient très intéressés par un centre de santé qui leur soit dédié », indique Cécile Jaglin-Grimonprez. 64 % des répondants souhaitaient par ailleurs que « ce centre se matérialise comme un lieu physique ». « Nous avons travaillé avec nos partenaires de la ville (Association des professionnels de santé angevins, APSA) pour monter un projet commun. Nous avons ainsi identifié un centre de soins libéral qui a encore des plages horaires disponibles. Ils sont prêts à consacrer une ou deux demi-journées par semaine pour les professionnels de santé du territoire », se félicite la directrice du CHU. L’obtention d’un prix Santé des soignants (Fondation des Hôpitaux/Fondation MNH) a permis d’obtenir un financement qui servira notamment pour l’acquisition d’une station d’effort, confie Cécile Jaglin-Grimonprez. Les porteurs du projet envisagent également de proposer « assez rapidement » des consultations de kinésithérapie pour les douleurs chroniques, des conseils posturaux…, cite Céline Schnebelen.

Un deuxième centre prévu en 2027

Et le projet ne devrait pas s’arrêter là. « Nous évaluerons l’adhésion des professionnels », explique Cécile Jaglin-Grimonprez. Des indicateurs quantitatifs (nombre de consultations, délais, fréquentation par profession…) et qualitatifs (satisfaction des usagers, perception de l’amélioration de l’accès aux soins) ont été définis. Le CHU travaille déjà sur une 2phase avec l’ouverture en 2027 d’un centre supplémentaire en proximité de l’établissement et des discussions avec l’Assurance-maladie sont engagées pour « travailler sur notre panier de soins pour pouvoir inclure le remboursement de consultations avec des psychologues et des podologues », explique la directrice.

Sport, alimentation… au menu du programme de prévention

Le programme Havisaines représente un engagement pour le CHU, le financement de la mission de prévention n’étant pas encore prévu dans les vecteurs de financement des établissements de santé. La mise en place des actions et nouvelles actions repose donc sur du mécénat. « Nous avons installé des agrès sur notre site de 45 hectares pour encourager les professionnels à bouger y compris pendant les temps de pauses. Nous avons noué des partenariats avec des clubs sportifs pour avoir des tarifs privilégiés. Nous avons planté des arbres fruitiers et des légumes et n’utilisons pas de phytosanitaires dans les espaces verts pour permettre la cueillette, par exemple d’une grappe de tomates pour accompagner le repas du midi. Nous avons également pu mettre à disposition des produits sains dans les distributeurs automatiques… », liste Cécile Jaglin-Grimonprez qui espère que des financements spécifiques à la prévention et à la santé des soignants seront mis en place pour accompagner cette dynamique.


Source : Le Quotidien du Médecin