« Un salaire et des médicaments ! » ont scandé ce mardi des médecins, infirmiers et des patients du Venezuela, qui manifestaient contre la sévère pénurie de traitements et les rémunérations jugées insuffisantes des professionnels de santé dans ce pays en crise.
En raison du naufrage économique du pays pétrolier, 95 % des médicaments pour maladies chroniques sont introuvables, de même que 85 % de ceux considérés comme essentiels, par exemple pour lutter contre l'hypertension, selon la Fédération de la pharmacie.
Selon un rapport du Parlement, à majorité d'opposition, et de l'ONG Médecins pour la santé, les hôpitaux vénézuéliens manquent de 79 % du matériel chirurgical, tandis que 100 % des laboratoires n'ont plus de produits réactifs pour réaliser leurs analyses. Et un médecin, dans le public, touche le salaire minimum, de quoi acheter un peu plus d'un kilo de viande par mois.
« Corridor humanitaire »
« Ma fille est atteinte de cardiopathie et a besoin de beaucoup de médicaments (...) que je n'arrive pas à obtenir », a confié à l'AFP une manifestante devant l'hôpital pour enfants J.M. de los Rios, dans le centre de Caracas. « Elle a besoin d'une transplantation cardiaque qui peut être réalisée en Argentine mais je n'arrive pas à avoir de l'aide », a-t-elle ajouté, réclamant, comme la centaine de manifestants autour d'elle, que le président socialiste Nicolas Maduro accepte la mise en place d'un « corridor humanitaire » pour acheminer de l'étranger médicaments et matériel aux hôpitaux.
« Je n'arrive pas à trouver les antibiotiques dont j'ai besoin », raconte un autre manifestant de 55 ans, en fauteuil roulant et souffrant de problèmes respiratoires. « Quand il y en a, je ne peux pas les payer », ajoute-t-il, alors que l'inflation devrait atteindre 13 000 % cette année selon le FMI.
D'autres manifestations rassemblant médecins et patients ont également été enregistrées dans d'autres villes et hôpitaux du pays. Ce n'est pas la première fois que les blouses blanches défilent dans le pays.
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