La Sofcot fut créée en 1918, à la fin de la Première Guerre mondiale, pendant laquelle la réflexion sur la prise en charge des blessés a contribué à fixer les bases de la traumatologie et de l’orthopédie modernes. Le comité du centenaire a donc préparé plusieurs événements commémorant cet « apport » de la Grande Guerre à notre spécialité, notamment à travers une table ronde qui rassemblera des chirurgiens militaires de Grande-Bretagne, d’Allemagne, d’Australie, de Belgique et de France, un livre et deux expositions, l’une sur les débuts de la radiologie, l’autre sur l’évolution de l’organisation de la prise en charge des blessés.
Ce dernier thème est malheureusement revenu dans l’actualité avec les attentats de ces dernières années, qui nous ont amenés à réfléchir, en collaboration avec nos collègues militaires, à la prise en charge des afflux massifs de blessés. Ce sujet sera abordé par le Collège des jeunes orthopédistes lors de la journée de formation des infirmiers de bloc opératoire.
Cependant, l’orthopédie existait déjà avant la guerre de 14-18, comme en témoignera une exposition de maquettes originales d’appareils médicaux réalisées par François Humbert (1776-1850), fondateur méconnu de l’un des premiers établissements orthopédiques français, à Morley (Meuse). Ces maquettes sont aujourd’hui l’unique témoignage de ces machines complexes.
Voilà pour l’Histoire.
Mais le congrès est aussi tourné vers l’avenir : il met en avant la révolution numérique et les nouvelles technologies qui vont servir de bases aux innovations des cent années à venir. Une large part des communications abordera ces questions, et, dans le « village numérique », les participants pourront tester concrètement ces innovations sur les stands et se mettre dans les conditions pratiques de leur exercice futur où la plupart des interventions pourront être simulées avant d’être réalisées.
Autre tendance d’avenir, la surspécialisation, souvent centrée sur une articulation. Des demi-journées consacrées aux surspécialités (hanche, genou, épaule, rachis, traumatologie, pédiatrie…) proposeront chaque fois une conférence d’enseignement, une table ronde ou un symposium, des communications et des discussions de dossiers. La journée des sociétés de spécialités est parfaitement intégrée à cette démarche. Tout cela permettra à la fois aux hyperspécialistes d’échanger sur les dernières avancées et aux orthopédistes plus généralistes de se tenir informé des nouvelles évolutions.
En plein développement également, les réseaux de soins, qui permettent une meilleure prise en charge des pathologies transversales auxquels les orthopédistes peuvent être confrontés. Une table ronde informera les orthopédistes sur les centres de référence des infections ostéoarticulaires complexes et le réseau de prise en charge des tumeurs de l’appareil moteur.
Enfin, l’assemblée générale ainsi que la session professionnelle feront le point sur l’évolution de la spécialité et les questions posées par les réformes à venir.
Cependant la chirurgie ne doit pas se résumer à des techniques, comme l’indique bien le thème du congrès lui-même : « la décision médicale » – un sujet rarement évoqué, alors que c’est le cœur du métier de tout praticien. Une table ronde abordera ses différents aspects et les biais qui peuvent l’influencer. Il est également prévu, sous l’égide du Collège des jeunes orthopédistes, une table ronde sur l’optimisation de leurs compétences au-delà des compétences chirurgicales.
Voilà un aperçu de ce qui vous attend à ce congrès du Centenaire, dont la Suisse, qui a beaucoup apporté à l’orthopédie, est la nation invitée, et la Société francophone d’arthroscopie (SFA) la société associée mise à l’honneur.
Président de l’Académie d’orthopédie et de traumatologie
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