J?usqu’aux derniers jours, les couloirs bruissaient de rumeurs sur l’identité du nouveau locataire de l’avenue de Ségur. C’est finalement Nora Berra, secrétaire d’État aux Aînés auprès d’Eric Woerth dans
le précédent gouvernement Fillon, qui aura coiffé sur le poteau le favori pressenti, Jean Léonetti.
Voici donc venu le moment des présentations. Nora Berra est une femme, elle a une expérience de 18 mois de gouvernement, elle connaît bien les dossiers sociaux, elle est issue de l’immigration, elle est médecin : ces cinq caractéristiques lui valent sans doute, et son maintien dans l’équipe Fillon et sa nomination au poste de secrétaire d’État à la Santé ou personne ne l’attendait vraiment.
Née en 1963 à Lyon, elle entre, en 1991, au service d’immunologie clinique de l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon où elle enchaîne les vacations en tant qu’attachée. Une période qui la voit aussi travailler dans l’industrie pharmaceutique jusqu’en 2009 ; ce qui lui a valu, dès le lendemain de sa nomination au portefeuille de la santé, d’être taclé de la part de l’opposition, notamment par le député PS Gérard Bapt pointant un supposé risque de conflit d’intérêt. La toute jeune nommée a aussitôt clos la polémique en répondant sur France Cinq que c’était, à son sens, « un atout » d’avoir travaillé pour les laboratoires parce qu’elle connaît ainsi « les problématiques auxquelles ils sont confrontés ». Au même titre que son travail à l’hôpital lui a procuré « une culture médicale. Je connais le milieu de l’hôpital, le milieu de la médecine de ville ».
Nora Berra ne s’en cache pas. Ce « double regard » activité clinique et industrie pharmaceutique lui sera « utile » dans ses nouvelles fonctions. Reste que l’élue rhodanienne (elle a fait son entrée en politique comme conseillère municipale dans la banlieue de Lyon et est aujourd’hui élue de l’opposition à Lyon, également élue de l’assemblée régionale) devra, à l’évidence gagner ses galons pour obtenir une reconnaissance à son nouveau poste. Pour preuve, la réaction de vos syndicats qui s’inquiètent de la division du portefeuille de la Santé, et qui, naturellement, lorgnent davantage vers Xavier Bertrand pour s’occuper de leurs affaires. Sur le dossier du Mediator ce début de semaine, la réponse a été immédiate. Le pilote, c’est le ministre de tutelle. En revanche, sitôt nommée, Nora Berra a été envoyée au front lundi défendre le PLFSS 2011 au Sénat. Il faut dire que le budget de la Sécu, elle connaît pour l’avoir déjà présenté et défendu avec Roselyne Bachelot. Et elle connaît aussi sur le bout des doigts le mode d’emploi des Agences Régionales de Santé, puisqu’elle a participé à leur mise en place sur le volet social de leurs compétences.
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