UN NOUVEAU site, la Cité Agora, cité internationale de la danse, est inauguré pour cet anniversaire dans le centre historique de Montpellier. Entièrement dédié à la création et à la diffusion de la danse, il héberge à la fois le festival Montpellier Danse et le Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon. Deux lieux principaux de spectacles, le Théâtre de l’Agora, théâtre de plein air de 587 places, et le Studio Bagouet, situé dans le CCN, d’une capacité de 160 places, garantissent la possibilité de s’adapter au type de chorégraphie dansée. D’autres lieux, comme la salle Béjart, permettent d’abriter des conférences, films, débats, etc. L’ensemble, en travaux et aménagement progressif depuis vingt ans, est installé dans un superbe bâtiment historique classé, l’ancien couvent des Ursulines, qui date du XVIIe siècle.
Créé pour les Montpelliérains par Dominique Bagouet, le festival, qui a vite acquis une réputation internationale, se tourne cet été vers tout ce qui a marqué son histoire. Les noms de Forsythe, Cunningham, Béjart, De Keersmaeker, Trisha Brown, du Nederlands Dans Theater, sont présents pour cet hommage.
Reconstruction.
Le festival s’est ainsi ouvert avec une œuvre testamentaire du dernier des grands chorégraphes américains, Merce Cunningham, disparu en 2009. Créé au Festival de Lille en 1993, « Roratorio », qui sera repris en novembre par le Festival d’automne au Théâtre de la Ville, avant le Festival de danse de Dublin, convoque trois noms glorieux : James Joyce, John Cage et Merce Cunningham. Exception dans l’œuvre de ce chorégraphe, car réalisé sur une musique préexistante à la danse, « Roratorio » devait, selon le testament du chorégraphe, être remonté pour les trente ans du festival.
On est admiratif devant ce travail de reconstruction réalisé d’après les indications du vieux maître et des vidéos par Patricia Lent et Robert Swintson. La somptueuse partition de John Cage, inspirée du roman « Finnegans Wake », a été conçue pour évoquer le paysage mental de l’œuvre de Joyce. Enregistrée en grande partie à l’IRCAM, elle mêle des bruitages de l’univers sonore dublinois à des fragments de danses et de chants folkloriques irlandais.
Sur un plateau quasiment vide, quinze danseurs en tenues bariolées de studio transmettent la même énergie que celle de la musique : toutes les combinaisons possibles défilent pendant cinquante minutes, mais surtout l’illustration très stylisée des danses qui peuplent l’œuvre de Cage, avec une tendresse presque inhabituelle chez Cunningham. Mais la patte du maître, qui imprime rapidité et complexité du mouvement, est bien là et reconnaissable au premier coup d’œil. C’est à la fois l’œuvre la plus atypique et la plus testamentaire de Cunningham, qui, on l’espère, continuera de faire de l’usage pendant des décennies. Ne pas la manquer lors de sa diffusion sur Arte, le 3 juillet, à 23 h 20.
Jusqu’au 7 juillet. Tél. 0800.600.740 et www.montpellierdanse.com. Journée sur Arte le 3 juillet avec des reportages et trois chorégraphies ainsi que des reportages et deux chorégraphies (Cunningham, Alonzo King et Akram Khan).
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