La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a lu attentivement le guide d’entretien des patients sous anti-vitamine K réalisé par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Les médecins ont d’abord tiqué lorsqu’ils ont lu que ce document abordait les valeurs du dosage « alors que le réglage reste sous la seule responsabilité des médecins ».
« Votre guide contient une erreur qui peut avoir des conséquences lourdes sur le plan médical, écrit surtout le Dr Michel Chassang à Gilles Bonnefond, président de l’USPO. Vous confondez la fibrillation auriculaire avec la fibrillation ventriculaire. »« La seule chose à faire pour tenter de sauver le patient en cas de fibrillation ventriculaire, qui est alors en situation de détresse majeure, c’est le choc électrique », ironise le leader confédéral.
Ironie
Électrique, voilà qui pourrait également qualifier l’état des relations entre la CSMF et l’USPO. La Confédération insiste sur la nécessité de poursuivre le travail interprofessionnel dans le cadre du Centre national des professions de santé (CNPS) « pour organiser la meilleure coordination possible autour du patient ». Le Dr Michel Combier, président de l’UNOF, branche généraliste de la CSMF, s’amuse de la situation, et conseille au président de l’USPO de « bien relire les documents qu’il édite ou de les faire relire... à des médecins ». « Ce genre de document doit encourager les médecins à garder la main et bien regarder ce qui se fait et ce qui est dit chez les patients qui prennent ces traitements », ajoute le Dr Combier.
Le président de l’USPO a calmé le jeu et déploré « la voie polémique » choisie par la CSMF. « Votre proposition de collaboration entre pharmaciens et médecins nous convient parfaitement et nous attendons avec impatience la réunion commune avec l’UNCAM », conclut Gilles Bonnefond dans sa réponse à Michel Chassang.
Un vieux contentieux
Cette polémique fait suite à la signature d’un avenant à la convention des pharmaciens qui prévoit qu’en échange d’au moins deux entretiens annuels avec un même patient sous AVK, les officinaux percevront la somme forfaitaire de 40 euros (par an et par patient suivi). Les médecins ont mal digéré cette revalorisation à l’instar du Dr Claude Leicher, président de MG France, qui soulignait « que la surveillance d’une seule ligne de prescription valait autant que la prise en charge globale d’un patient atteint d’une ALD par le médecin traitant ».
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