Malgré son caractère obsédant, cette hypersexualité est plus proche conceptuellement des addictions (notion d’addiction sexuelle apparue dans les années 1980) que du trouble obsessionnel compulsif (TOC) avec lequel elle partage pourtant l’efficacité des antidépresseurs sérotoninergiques.
Cependant, la place de l’hypersexualité dans les classifications psychiatriques internationales est encore incertaine et elle n’a pas encore rejoint les addictions.
Pourtant, l’impossibilité de résister à ses besoins sexuels, l’accroissement progressif du temps consacré à l’assouvissement de ses besoins sexuels avec une prise de risque de plus en plus importante (rapports sexuels non protégés et risques infectieux ; exhibition, parfois usage de pressions pour obtenir des faveurs sexuelles pouvant conduire le sujet chez le juge), l’apparition de difficultés conjugales et professionnelles (l’assouvissement des besoins sexuels est considéré comme prioritaire par rapport à toutes les autres activités socioprofessionnelles qui sont négligées) et surtout l’impossibilité dont se plaint le sujet de ne pouvoir contrôler son comportement sexuel sont les critères requis pour parler d’une addiction. En cas d’impossibilité d’assouvir ses pulsions sexuelles, il ressent des symptômes anxiodépressifs s’apparentant à ceux observés lors des sevrages de produits chez les sujets dépendant d’une substance. D’autres types d’addictions sont fréquemment associés (alcool ou psychotropes dans la moitié des cas, troubles du comportement alimentaire dans 40 % des cas, ou encore addiction au travail chez un tiers des sujets). Les antécédents familiaux de conduites addictives sont très fréquents.
Ainsi, les sujets présentant une addiction sexuelle peuvent être « addicts » au sentiment amoureux (drague compulsive, fixation amoureuse sur des partenaires inaccessibles – l’objet de leur amour est alors hyperidéalisé –, rapports amoureux compulsifs au cours desquels le sujet enchaîne les conquêtes amoureuses afin de ressentir en permanence un sentiment amoureux). Le sujet peut être également « addict » à l’acte sexuel, avec des partenaires multiples (rapports sexuels compulsifs) ou sous forme de masturbation (autoérotisme compulsif). On retrouve la notion d’abus sexuel dans l’enfance chez près des deux tiers des sujets.
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