De notre correspondant
CETTE grève des soins non urgents est « un mouvement dur, dont notre établissement devrait savoir faire l'économie », observe le Dr Nicole Smolski, administratrice du Syndicat national des praticiens hospitaliers en anesthésie-réanimation (Snphar) et anesthésiste à l'hôpital de la Croix-Rousse de Lyon.
Il y a quelques jours, la délégation Rhône-Alpes de ce syndicat a adressé un préavis de grève à la direction des Hospices civils de Lyon (HCL), en informant, en parallèle, et par courrier électronique, tous les praticiens hospitaliers du CHU, sur les raisons de ce mouvement.
Un conflit qui porte sur le règlement du temps de travail effectué au-delà de la limite des 48 heures hebdomadaires, imposée par la loi en 2003. Comme l'explique Nicole Smolski, « nous avons effectué, pour les années 2003 et 2004, du temps additionnel, afin de maintenir l'offre de soins (...) et ce sans qu'on n'ait jamais demandé si nous étions volontaires, sans que les HCL ne nous aient fourni des tableaux de service comme les textes le leur enjoignaient, et a fortiori sans contrat ».
Confusion.
Les anesthésistes-réanimateurs du CHU lyonnais contestent aujourd'hui le mode de reconnaissance et le règlement de ce « temps additionnel » : ils reprochent notamment à la direction des HCL d'avoir adopté des modalités de calcul qui tendraient à confondre le « temps additionnel » volontaire et la permanence des soins des nuits et week-end. Cela « en contradiction totale avec la directive européenne 93/104 et le décret statutaire du 2 décembre 2002 », affirme le syndicat qui observe, par ailleurs, que les HCL se situent, de ce fait, parmi les établissements « où le temps additionnel est le moins bien reconnu et le nombre de contentieux juridiques le plus important ».
La rémunération proposée pour ce temps de travail supplémentaire qui se situerait à un niveau inférieur au Smic horaire, « est indigne et humiliante pour tout employé, a fortiori des médecins spécialistes à haut niveau de responsabilité et de disponibilité 24 h/24 », précise encore le syndicat.
Au-delà de la rémunération proprement dite, les médecins concernés ont le sentiment d'avoir été traités, une fois de plus, « avec mépris » par l'administration. En dépit d'une demande insistante et répétée, la rencontre tant espérée avec Benoît Leclercq, directeur des HCL, n'a pas eu lieu. Elle a été repoussée au mois de janvier 2005. Toutefois, même si le Dr Smolski soutient que les HCL « ont eu les ressources nécessaires pour le paiement des plages additionnelles », le second CHU de France est aujourd'hui financièrement exsangue. Au mois d'octobre dernier, le maire de Lyon et président du conseil d'administration des HCL s'était d'ailleurs abstenu, pour la première fois dans l'histoire du CHU, sur le vote du rapport budgétaire préliminaire 2005, qui, selon lui, ne correspondait pas aux « réels besoins ».
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