Le système exceptionnel de permanence des soins (PDS) à Belle-Ile (Morbihan), mis en place par l’ARS (Agence régionale de santé) et l’URPS (Union régionale des professionnels de santé) de Bretagne pour faire face à la pénurie de médecins dans cette île située à 15 km des côtes bretonnes, pourrait être prolongé. Il ne reste en effet que trois généralistes libéraux, dont deux seulement assurent des gardes.
Depuis le 15 avril, et jusqu’au 15 octobre, une vingtaine de médecins libéraux (la majorité venant du continent) se relaient quotidiennement pour assurer des vacations de 24 heures sur ce petit bout de territoire qui ne compte durant l’hiver que 3 500 habitants, mais dont la population peut grimper jusqu’à 35 000 durant la période estivale.
En échange d’une astreinte de 1 050 euros par jour (1 000 euros pour les médecins îliens), ils y assurent la PDS ambulatoire, ainsi qu’une participation à l’aide médicale urgente (AMU) et à la continuité des soins non programmés. Outre cette astreinte, les médecins volontaires perçoivent le montant des actes qu’ils effectuent.
Si la convention rédigée pour l’occasion précise bien qu’il s’agit d’« un dispositif de nature exceptionnelle », la question de sa reconduction au-delà du 15 octobre, faute de médecins libéraux en nombre suffisant sur l’île, est une option qui devient chaque jour plus crédible. Mercredi 25 juillet, les principaux acteurs du dispositif se sont réunis à l’ARS pour faire un point d’étape. Le Dr Éric Henry, membre de l’URPS et « père » du projet assure que « tout le monde s’est montré satisfait du système mis en place, qui répond aux problématiques du moment ». Compte tenu de la démographie médicale de l’île, Éric Henry verrait d’un bon œil la prolongation du dispositif « tant que deux médecins libéraux supplémentaires ne s’installent pas ». En attendant ces jours meilleurs, il estime que le système mis en place « permet la paix sociale et médicale sur l’île ».
À l’ARS, Pierre Le Ray, directeur de la délégation territoriale du Morbihan, est sur la même longueur d’onde, à quelques nuances près. « Le dispositif fonctionne bien, même pour l’AMU, le rythme de croisière a été trouvé par les acteurs », juge-t-il.
Le 15 octobre prochain, le système devrait théoriquement s’arrêter, mais « faute de réponse libérale stable, continue Pierre Le Ray, il pourrait éventuellement perdurer ».
L’ARS souhaiterait à terme arriver à combiner sur l’île une offre libérale et une autre hospitalière « qui pourrait être composée de praticiens hospitaliers à temps partiel venant de l’hôpital de Vannes ». Pierre Le Ray ajoute que cette association de libéraux et d’hospitaliers supposerait « une organisation indiscutable des médecins sur l’île », allusion à peine voilée à la piètre entente qui règne actuellement entre eux.
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