LA NOUVELLE-ORLÉANS fait partie de l’histoire et de la légende du jazz. Patrie de cette musique – la plus importante du XXe siècle –, mais aussi du funk et autres styles typiques, la Cité du Croissant a été, est et sera toujours synonyme d’une sorte de fontaine musicale, d’où jaillissent de nouveaux sons, rythmes et musiciens. Et cela malgré les drames…
Berceau du style new orleans (également appelé dixieland), la ville a engendré de très nombreuses figures de proue d’un genre toujours très prisé pour sa bonhomie et son allégresse, qui a été révélé au public français dans l’immédiat après-guerre, par des musiciens comme Sidney Bechet et ses disciples, Claude Luter, Maxim Saury ou Marc Laferrière, d’ailleurs toujours en activité. Ceux-ci doivent une grande partie de leur carrière au « New Orleans Revival ». A l’aube des années 1940 et jusque dans la décennie suivante, grâce à la ténacité et à la volonté de plusieurs historiens du jazz de l’époque – dont Alan Lomax et Hugues Panassié –, les vieilles gloires du « new » du début de siècle sont redécouvertes.
«New Orleans Revival1940 - 1954 (Frémeaux & Associés) est un double CD qui permet de revenir sur la résurrection musicale de Sidney Bechet, Alphonse Picou, George Lewis, Albert Nicholas (clarinettes/saxophone soprano), Bunk Johnson, Louis Armstrong (trompette), Kid Ory (trombone), Paul Barbarin (batterie) et autres leaders immortels ou groupes moins connus qui ont fait du « vieux style » la forme la plus populaire de tous les jazz. Entre-temps, Katrina est passé par-là. Là encore, grâce à la pugnacité de certains producteurs, les artistes de La Nouvelle-Orléans du XXIe siècle ont pu rendre hommage à leur cité dévastée et surtout survivre au moyen de leur(s) musique(s).
Réunies à Austin (Texas) six semaines après le passage du cyclone, au sein d’une formation clin d’oeil intitulée The New Orleans Social Club, des figures aussi célèbres qu’Ivan et Cyril Neville, des Neville Brothers, Dr. John, la chanteuse Irma Thomas, Big Chief Monk Boudreaux ou Marcia Ball ont enregistré pour «Sing Me Back Home» (Sony-BMG) un CD représentatif de la palette des musiques néo-orléanaises du moment.
Irma Thomas, justement, est l’un des personnages clés de La Nouvelle-Orléans depuis son premier succès en 1950. Surnommée « The Soul Queen of New Orleans », la chanteuse, âgée de 65 ans, dont la voix plonge dans les racines du gospel et du R&B, et qui fut la créatrice de « Time is on my Side », devenu un tube des Rolling Stones, est de retour avec «After The Rain» (Rounder Records/Harmonia Mundi), un CD qui, comme son nom l’indique, fut enregistré seulement quelques mois après le passage du cyclone Katrina, et comprend certains des plus grands classiques de la chanson américaine populaire du siècle dernier. Remarquable.
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