Dépister et après ? Depuis 2011, le Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie (SFP) recommande d’étendre le dépistage de l’hypercholestérolémie (HC) à l’ensemble de la population pédiatrique entre 2 ans et 9 ans. Mais certains praticiens s’interrogent sur l’intérêt de cette mesure, considérant qu’en dehors des formes familiales avérées, la détection d’une « banale » hypercholestérolémie n’aura aucune conséquence pratique. À tort, comme l’a expliqué le Pr Jean-Philippe Girardet (Paris) en présentant les dernières recommandations SFP/ NSFA sur la prise en charge des HC de l’enfant.
Traitement diététique
Pour ce spécialiste aucune HC n’est totalement anodine, même chez l’enfant. A la fois parce qu’il est maintenant démontré « qu’un enfant hypercholestérolémique est statiquement plus à risque de devenir un adulte hypercholestérolémique » mais aussi parce qu’on sait désormais « que l’HC constitue dès l’enfance un facteur de risque d’athéroslérose susceptible de préparer à des complications cardiovasculaires à l’âge adulte » même en dehors des formes familiales.
Ainsi, « toutes les HC de l’enfant, quels que soient leur mécanisme et leur niveau, relèvent d’un traitement diététique non restrictif à poursuivre sur le long terme » stipulent les recommandations. En pratique, il est conseillé de lever le pied sur les graisses animales, d’éviter les aliments les plus riches en cholestérol tel les abats, et de limiter la consommation d’œufs à 2 ou 3 par semaine.
Dans les formes sévères (HC familiales monogéniques essentiellement), « un traitement hypocholestérolémiant doit être envisagé à partir de l’âge de 8 ans après au moins 6 mois de traitement diététique insuffisamment efficace (LDL-c › 190 mg/dl) ». En première intention, il est recommandé d’utiliser une statine ayant fait l’objet d’études chez l’enfant, en débutant par la dose la plus faible.
L’hypercholestérolémie de l’enfant concerne 5% de la population pédiatrique, les formes familiales touchant un enfant sur 500.
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