LA RÉUNION CONVENTIONNELLE organisée aujourd'hui à l'assurance-maladie marque le retour à la table des négociations de MG-France et de la Fédération des médecins de France (FMF), les deux plus farouches opposants de la convention depuis sa signature en 2005. Mais, depuis trois ans, de l'eau a coulé sous les ponts. Les relations entre ces syndicats et le gouvernement se sont considérablement réchauffées. Avec la FMF, MG-France a signé en décembre l'avenant 27 relatif à la permanence des soins. Point d'orgue de ce retour en grâce, les états généraux de l'organisation des soins (EGOS) vont aboutir à l'inscription au code de santé publique des missions de la «médecine générale de premier recours», terminologie chère à MG-France.
Dans ce contexte apaisé, le directeur de l'Union nationale des caisses d'assurance-maladie (UNCAM) souhaite «recueillir la position de chaque organisation» et étudier les conséquences de la signature de l'avenant 27 sur la «vie conventionnelle». «Avec la signature de cet avenant, MG-France est désormais un partenaire de plein droit de la convention et entend jouer son rôle dans les instances conventionnelles», répond sans détours son président, le Dr Martial Olivier-Koehret. Le syndicat demande à réintégrer les comités paritaires nationaux, régionaux et locaux. Il fera des propositions pour «donner de la visibilité au système de santé et à la médecine de soins primaires». «Il faut nous mettre très vite au travail pour que des mesures soient prises rapidement afin d'éviter l'intervention du comité d'alerte sur les dépenses», souligne Martial Olivier-Koehret.
« Bas les masques », demande le SML.
La FMF se rendra également à la réunion de ce soir mais dans un tout autre état d'esprit. «Nous répondons favorablement à l'invitation de l'UNCAM que nous réclamons depuis des mois, explique le Dr Jean-Claude Régi, président de la FMF, mais nous ne signerons pas la convention dans l'immédiat. La question se posera en temps voulu.» La FMF veut en savoir plus sur le contenu du projet de loi de modernisation de la santé attendu pour l'été. Ce texte pourrait lui apporter la représentativité de sa branche généraliste. «L'installation du Fonds d'actions conventionnelles (1) réveille quelques appétits, mais la FMF ne va pas chercher l'argent de la formation conventionnelle», lâche le Dr Régi.
Les syndicats signataires ne voient pas tous d'un bon oeil le retour de MG-France et de la FMF à la table des négociations. «Nous leur souhaitons la bienvenue, indique le Dr Michel Chassang. Leur retour montre qu'il n'y a pas d'avancée possible pour la profession en dehors de la convention.» Le président de la CSMF souhaite que cette reprise de contacts permette d'établir un échéancier jusqu'au terme de la convention en 2010 dans lequel seraient programmés le passage du C à 23 euros, la future nomenclature clinique, les mesures tarifaires pour les spécialités cliniques ayant souffert de l'instauration du parcours de soins et le secteur optionnel.
Le SML attend pour sa part une clarification de MG-France et de la FMF. «Aujourd'hui, c'est une épreuve de vérité, commente son président, le Dr Dinorino Cabrera. Les masques doivent tomber et ces syndicats dire si oui ou non ils entrent dans la convention et si c'est pour apporter des améliorations ou tout casser.»
(1) Le Fonds d'actions conventionnelles (FAC) participe au financement de la formation professionnelle conventionnelle, de l'évaluation des pratiques professionnelles et de l'informatisation des médecins.
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