La mise en place d'un programme de dépistage systématique des anomalies de couverture de la hanche dans les premières semaines suivant la naissance permet de faire diminuer l'incidence des interventions chirurgicales orthopédique dans une population d'enfants de moins de 6 ans. Néanmoins, le bénéfice à long terme de cette approche thérapeutique sur l'existence d'une arthrose à l'âge adulte n'a pas encore été démontré.
Pendant plus d'un siècle, le dépistage des luxation congénitales de hanche s'est fondé sur la recherche de signes cliniques (laxité, ressaut, asymétrie de mobilité entre les deux membres). Néanmoins, en raison d'un nombre élevé de faux négatifs, les orthopédistes pédiatriques cherchent à mettre au point depuis quelques années une méthode plus sensible et plus spécifique.
En Allemagne, dès 1996, un programme d'étude sur l'intérêt de la pratique d'une échographie à la recherche de dysplasies de hanche a été mis en place. Afin d'évaluer l'intérêt de cet examen, des pédiatres de Munich ont mis en place, entre mai 1997 et avril 2002, une étude sur le nombre d'interventions orthopédiques effectuées chez les enfants âgés de 10 semaines à 5 ans, ayant ou non subi un dépistage échographique. Ils ont en outre comparé les chiffres recueillis avec l'incidence des interventions chirurgicales sur la hanche avant la mise en place du programme de dépistage.
Sur la cohorte nationale, 90 % des enfants ont bénéficié avant leur 6e semaine de vie d'une échographie de hanche si l'examen clinique au cours de leur première semaine de vie décelait une anomalie ou s'il existait des antécédents familiaux de dysplasie de hanche.
Au cours de la première année de mise en place du programme, une intervention chirurgicale a été pratiquée sur 143 enfants, les cinq années suivantes, ce chiffre était compris entre 81 et 105. Au total, 535 enfants ont donc été opérés entre 1997 et 2002. Il s'agissait généralement d'une réduction fermée dans 66 % des cas, d'une réduction ouverte dans 11 % des cas et d'une ostéotomie chez 23 % des enfants.
Diminution nette du nombre d'interventions
Chez ces enfants, l'échographie de hanche avait permis de faire un diagnostic de dysplasie dans 55 % des cas et seulement 13 % des examens s'étaient révélés négatifs. Pour les auteurs, « l'amélioration de la qualité des examens échographiques a permis de diminuer le nombre de faux positifs au cours de l'étude, et la pratique systématique de cet examen pourrait permettre de faire diminuer de façon nette le nombre des interventions secondaires ou dysplasies de hanche juvénile ».
Néanmoins, le Dr Rudiger von Kries souligne qu' « aucune étude n'a encore permis d'évaluer si la pratique d'une intervention chirurgicale, au cours du jeune âge chez les enfants souffrant de dysplasies de hanche, permet de diminuer réellement l'incidence des arthroses de hanche secondaires à l'âge adulte. »
« The Lancet », vol. 262, pp. 1883-1886, 6 décembre 2003.
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