SI LA CONFÉRENCE nationale des présidents (CNP) des unions régionales des médecins libéraux (Urml) a un nouveau président en la personne du Dr Philippe Boutin (Poitou-Charentes), la reconciliation entre les partisans de la CNP et ceux qui souhaitent la mise en place d’une nouvelle structure, l’Union nationale des médecins libéraux (Unml), n’a pas eu lieu.
Venus pour présenter leur projet d’Unml, au nom des treize présidents d’unions FMF (Fédération des médecins de France), et des syndicats FMF, MG-France, Espace généraliste et Uccmsf (Union collégiale des chirurgiens, médecins et spécialistes français), les Drs Jean-Claude Régi et Marcel Dib n’ont pas été entendus, ni afortiori compris, par les partisans du maintien de la CNP. En particulier par les douze présidents d’union Csmf (Confédération des syndicats médicaux français) – dont un est en ballottage en Franche-Comté – et par la seule présidente SML (Syndicat des médecins libéraux) du Languedoc-Roussillon.
Conclusion : si la CNP existe toujours, elle voit s’installer à côté d’elle une nouvelle structure, l’Unml. Ce qui ajoute encore à la confusion, quoi qu’en disent les uns et les autres.
On pressentait une telle issue, tout en espérant qu’un accord pourrait intervenir entre tous les responsables des Urml qui répétaient à l’envi, comme aujourd’hui d’ailleurs, «que toutes les unions doivent faire face aux mêmes problèmes et aux mêmes difficultés, qu’elles sont toutes confrontées à l’organisation de l’évaluation des pratiques professionnelles et à la gestion de la transmission des données».Et qu’elles devraient donc « tirer » dans le même sens.
Si, aujourd’hui, tant du côté du Dr Boutin que de celui du Dr Régi, président de la FMF, on fait mine de croire que rien n’est définitif, la réalité est tout autre. On retrouve clairement les clivages entre les partisans et les opposants de la convention médicale.
«Nous avons proposé de mettre en place une structure plus démocratique, qui reflète les résultats des élections aux unions, mais aussi plus efficace: nous n’avons pas été entendus», affirme Jean-Claude Régi. «Il s’agit de ne pas perdre de temps, insiste de son côté le Dr Boutin. La CNP a le mérite d’exister, des textes et des décrets lui confient des missions précises, notamment l’EPP. Créer une nouvelle institution prendrait du temps.» Surtout, le nouveau président de la CNP estime que «la lourdeur de la structure envisagée par les partisans de ce projet empêcherait sa réelle efficacité».
Clivages.
Même s’ils ne le disent pas aussi clairement, le Dr Boutin et les responsables de la Csmf et du SML ne sont pas disposés à accepter que les syndicats médicaux interviennent directement dans la politique des unions, d’autant que, en l’état actuel de la situation, ils se retrouveraient fatalement minoritaires – si ce n’est isolés – face aux quatre autres syndicats. D’où leur refus du projet de la FMF et de leurs alliés.
Comme, de leur côté, ces derniers ne veulent rien entendre non plus, rien céder, la création de l’Union des médecins libéraux est vite devenue inéluctable et les statuts de cet organisme, association loi de 1901, ont d’ailleurs été déposés à la préfecture de Paris, puisque son siège sera le même que celui de la FMF, 60, rue Laugier, à Paris, dans le 17e arrondissement. Son président en sera le Dr Yves Rigal, responsable de la Fédération de médecins de France.
Le SML a beau jeu aujourd’hui de dénoncer «la création d’une Union nationale des médecins libéraux qui, à côté de la conférence nationale des président d’Urml, sera une source de confusion et de désunion». Mais il n’a rien fait non plus pour qu’il en soit autrement.Plus que tout, cette création reflète le clivage syndical actuel qui ne fait que s’accroître au fil des semaines. Ce qui n’est pas vraiment une bonne nouvelle pour la médecine libérale.
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