Une enquête auprès des internes

L'Isnar étudie l'allongement des études de médecine générale

Publié le 03/07/2007
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DANS UN CONTEXTE ANIMÉ par la réforme des universités, le nouveau bureau de l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) a présenté ses orientations de travail pour son année de mandat. Le président de l'intersyndicale, Emmanuel Gallot, a indiqué que la prochaine rentrée serait marquée par la mise en place de la filière universitaire de médecine générale. Celle-ci doit voir le jour en novembre, avec la sortie des facultés des premiers titulaires du diplôme d'études spécialisées (DES) de la discipline. «Nous avons pris contact avec les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur pour accélérer l'instauration de la filière, explique Emmanuel Gallot. Vingt postes de chef de clinique de médecine générale doivent être ouverts à la rentrée. Leur statut et leur rémunération doivent au préalable être précisés par décret.» Le président de l'Isnar-IMG ne cache pas son inquiétude devant le retard pris par ce dossier. Une réunion du Conseil national des universités (CNU) sur la filière universitaire, prévue en juin, n'a pas eu lieu. La commission d'intégration chargée de titulariser les professeurs de médecine générale – qui disposent actuellement du statut d'enseignant associé – a également été repoussée, et seulement six enseignants associés ont été nommés par le ministère de l'Enseignement supérieur (« le Quotidien » du 22 juin). «Tout cela ne laisse pas présager de bonnes choses», s'inquiète Emmanuel Gallot. D'autant que le stage de médecine générale pendant le deuxième cycle des études médicales, rendu obligatoire en 2007 et pour lequel un budget de 5 millions d'euros a été débloqué pour la prochaine rentrée universitaire, ne pourra pas voir le jour dans toutes les facultés. «Etant donné les effectifs importants des étudiants et le faible nombre des enseignants dans certaines universités, nous ne pourrons pas assurer à tous la réalisation de ce stage comme nous le souhaitions», explique Emmanuel Gallot.

Un questionnaire d'ici à la fin de l'été.

L'interne angevin le regrette car ce stage a pour objectif de susciter des vocations et d'éviter, comme ces trois dernières années, de voir un grand nombre d'étudiants préférer redoubler plutôt que d'opter pour la spécialité. «Il faudra un jour investir des moyens financiers, matériels et humains pour que la médecine générale soit davantage choisie par les étudiants», estime le président de l'Isnar-IMG. Dans l'optique d'une revalorisation de la discipline, l'intersyndicale va engager une réflexion sur l'opportunité d'allonger d'un an le DES de médecine générale et le porter ainsi de trois à quatre ans. Elle va envoyer d'ici à la fin de l'été un questionnaire à tous les internes de France pour recenser leurs souhaits quant à la durée de la formation et à son contenu. L'Isnar-IMG formulera ensuite des propositions de réforme du DES de médecine générale au gouvernement. Ce sujet sera parmi bien d'autres au coeur des débats qui animeront le 9e Congrès national de l'intersyndicale, qui aura lieu les 11 et 12 janvier 2008 à Strasbourg.

Postes d'internat : les étudiants dénoncent un « passage en force »

La répartition des postes d'internat par spécialités et par facultés sera officielle dans les prochains jours. Selon les dernières informations de la Direction de l'hospitalisation et de l'offre de soins (Dhos), 5 366 postes d'interne seront ouverts pour les 5 449 candidats qui ont passé les épreuves classantes nationales (ECN) : 2 500 pour la médecine générale et 2 866 pour les autres spécialités (« le Quotidien » du 28 juin). L'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), qui a rencontré Annie Podeur, directrice de la Dhos, s'élève contre le «manque de concertation» et le «passage en force» du ministère de la Santé, dans la préparation de cette répartition. «Roselyne Bachelot vient de rompre la relation de confiance que les étudiants tentaient d'établir avec elle», indique l'association. L'Anemf déplore que le gouvernement ouvre un nombre de postes à pourvoir inférieur au nombre de candidats, biaisant de fait la procédure de préchoix informatisée des postes. «Un tel comportement crée de réelles tensions qu'il sera difficile d'apaiser», assure l'Anemf. Un mouvement des futurs internes a été constitué par plusieurs étudiants en sixième année pour dénoncer cette «situation absurde» et demander une nouvelle répartition.

> CHRISTOPHE GATTUSO

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8199