« La radiologie ne doit pas être considérée seulement comme quelque chose qui coûte cher. Elle est aussi un atout pour la santé et l’économie ». C’est en substance le message que le Dr Jean-Philippe Masson, président de la FNMR, souhaite faire passer en cette année de renégociation du contrat pluriannuel avec l’assurance-maladie.
Pour « en finir avec les préjugés », la fédération vient de publier le premier volet d’une étude économique sur l’imagerie médicale. Ce document insiste d’abord sur les « richesses » générées par la radiologie en France. Actuellement, les 4 800 radiologues libéraux emploient 30 000 personnes dans les cabinets et représentent un marché de plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires. Quant à l’innovation en imagerie, elle concerne 1 650 chercheurs évoluant dans une centaine de centres, à l’origine de 5 % des publications scientifiques mondiales.
Revenus en baisse
Aujourd’hui, le budget annuel de l’imagerie médicale en secteur libéral s’élève à environ trois milliards d’euros. Depuis sept ans, la valeur des actes d’imagerie médicale a reculé de 900 millions d’euros, conséquence d’« une vraie politique de revenu décidée par la caisse », considère le Dr Masson. Le président de la FNMR déplore le recul du revenu moyen de sa spécialité. Selon la Caisse autonome de retraite des médecins de France, le BNC moyen des radiologues en 2012 était de 117 000 euros (secteurs I et II confondus). « Il faut qu’on arrête de nous baisser la valeur de nos actes d’autant que les 200 millions d’économies qu’on nous demande de réaliser chaque année, nous pouvons les faire autrement », déclare le président de la FNMR. L’étude de la fédération met notamment l’accent sur les économies potentielles de l’imagerie interventionnelle ambulatoire en substitution de certains actes chirurgicaux lourds. À titre d’exemple, les macrobiopsies (511 euros l’acte en moyenne) réalisées par le médecin radiologue remplacent en grande partie les biopsies chirurgicales (1 353 euros en moyenne pour une tumorectomie). Au final, l’imagerie est à l’origine ici de 19 millions d’euros d’économies par an et pourrait en générer 8 millions annuels supplémentaires en développant ces pratiques. De même, le recours à l’échographie a permis de diminuer drastiquement le nombre d’appendicectomies, avec à la clé plus de 150 millions d’euros économisés chaque année, affirme la FNMR.
Poids des charges
Pour le président de la Fédération, il est temps d’encourager la profession à développer davantage la substitution d’actes onéreux plutôt que la brider par le biais d’une politique de coupes délétère : « Il y a déjà des centres d’imagerie qui sont en déficit, notamment ceux qui gèrent des scanners et de l’IRM. La baisse de valeur du forfait technique est telle qu’ils n’arrivent plus à s’en sortir. Certains centres travaillent à perte. Je connais des cabinets où les radiologues ne sont pas payés depuis 3 mois pour pouvoir payer leurs charges », évoque le Dr Masson. Ces cinq dernières années, une centaine de cabinets de radiologie ont dû mettre la clé sous la porte, affirme la fédération.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature