Au grand dam des tabacologues, le prix des substituts nicotiniques et leur remboursement ne font pas l'objet de mesures généralisées qui rendraient les patches plus accessibles aux fumeurs, nombreux à vouloir s'arrêter mais pas suffisamment aidés financièrement dans leur démarche.
En 1998, un collège de 300 experts, composé de cancérologues, pneumologues, gynécologues, psychologues, psychiatres et généralistes, s'était prononcé pour le remboursement, après consultation médicale. Un an plus tard, le secrétaire d'Etat à la Santé, Bernard Kouchner, annonçait la naissance prochaine d'un « forfait sevrage » qui n'a jamais vu le jour.
Selon les études, seulement 5 % des fumeurs sont capables de renoncer à leur habitude sans aide, alors que les timbres ou le bupropion (Zyban) donnent 27 % à 28 % de succès à la première tentative. Cela étant, Jean-François Mattei a lancé sur le sujet une expérimentation dans une région pilote ainsi qu'une étude pour les moins de 18 ans, tout en privilégiant actuellement l'interdiction de vente de tabac aux moins de 16 ans et la suppression des paquets de moins de 20 cigarettes et des mentions « légères », « light », « ultra-légères » ou « ultra-light ». En outre, le coût du traitement par patches, qui varie de 216 à 279 euros pour trois mois, est pris en charge par l'assurance-maladie pour les femmes enceintes, les patients atteints d'affections de longue durée et les personnes vraiment démunies (sous strictes conditions de ressources), pour 90 jours et un substitut à la fois.
En revanche, le coût des thérapies cognitives et comportementales, qui multiplient par deux les chances de succès d'un arrêt du tabac - pas plus donc que les substituts - sont supportées par la collectivité.
Pour l'heure, les candidats à la désintoxication se précipitent sur les patches : au cours des huit premiers mois de 2003, leurs ventes ont augmenté de 50 % et celles de la « pilule anti-tabac », le bupropion, de 20 %.
Une campagne pour arrêter sur TF1
Jusqu'au 30 janvier, le ministère de Jean-François Mattei et l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé produisent, sur TF1, une nouvelle campagne d'incitation et d'aide à l'arrêt du tabac intitulée « J'arrête, et vous ? ». Le téléspectateur est convié, du lundi au vendredi, à 20 h 40, à suivre 45 spots d'une minute chacun, qui sont 45 épisodes illustrant la démarche d'arrêt d'Ophélie Winter et d'un inconnu. Deux tabacologues, les Drs Anne Borgne et Véronique Peim, commentent à l'écran les traitements suivis, les interrogations, les moyens qui permettent de tenir le cap, et les victoires*).
Une campagne radio relaie l'opération télé du 6 au 21 décembre et du 29 décembre au 4 janvier sur BFM, Chérie FM, Europe 1, Europe 2, France Inter, NRJ, RMC, RTL et 75 fréquences locales.
* Site Internet : www.jarretetvous.com.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature