VOS MALADES ONT LU
« Science et Vie junior », juin
Pour une fois, les gènes ne sont pas les responsables, ou bien peu. La grande responsable de la myopie qui galope à travers le monde, c'est l'école, très vraisemblablement. Elle a réussi, en trois décennies, à rendre myopes les Inuits, après l'avoir fait pour 70 % des Chinois et plus de 25 % des Européens. Il est vrai qu'elle est désormais un peu aidée par les autres « activités en vision de près », et tout particulièrement par la télévision et les jeux vidéo.
« Science et Vie junior », en soulignant le phénomène, n'envisage pas de supprimer la cause, l'école, pour supprimer le mal, la myopie. Non seulement parce que les lunettes, les lentilles et la chirurgie cornéenne offrent aux myopes des corrections acceptables, mais surtout parce qu'une nouvelle molécule semble capable de traiter le mal à sa racine. La pirenzepine, puisqu'il s'agit d'elle, pourrait en effet bloquer le phénomène qui mène à la myopie, c'est-à-dire la croissance en longueur de l'œil au-delà de l'âge normal. D'ici à 2100, donc, les myopes devraient avoir disparu, comme le laisse entendre le scénario de science-fiction que le magazine a choisi pour présenter son propos.
Echec au mal des voyages
« Top famille », juin
Optimiste, « Top famille » assure dans son titre que « le mal des transports ne sera plus du voyage ». Pour le conjurer, il aura d'abord fallu comprendre son mécanisme, soit les excès de stimulation du « nerf de l'équilibre », tout particulièrement chez les enfants. Il aura fallu ensuite remplir raisonnablement l'estomac de l'enfant à risque avant le départ, l'installer confortablement dans la voiture, le bateau ou l'avion, de façon à solliciter le moins possible le nerf sensible, enfi,n lui assurer une aération suffisante, sans chaleur ni froid excessifs. Le distraire peut aussi éloigner le spectre des nausées.
Si, malgré tout, celles-ci survenaient, Coca-Cola dégazéifié, eau de mélisse ou alcool de menthe peuvent encore limiter les dégâts. Avant-dernière suggestion : les bracelets contre le mal des transports « méritent peut-être l'essai », ne serait-ce qu'à titre placebo, puisque « la peur d'être malade joue un rôle dans l'apparition des symptômes ». Et c'est en dernier lieu que la revue propose la voie médicamenteuse, allopathique ou homéopathique, « lorsque les troubles sont tenaces ».
Même les enfants dépriment
« Famille et Education », avril-mai
« FE, le magazine des parents d'élèves de l'enseignement libre est le 5e magazine (hors presse télé) », affirme ce bimestriel, en annonçant l'installation de sa « nouvelle formule ». Ce sont donc 1 416 000 lecteurs qui seront avertis des risques de dépression qui menacent leurs enfants, même tout jeunes, et seront plus attentifs aux signes évocateurs, pour un traitement plus rapide et efficace des troubles. L'indifférence apparente d'un nourrisson, les troubles du sommeil ou de l'appétit ou la baisse des résultats scolaires chez un jeune enfant devraient alerter l'entourage et conduire le petit dépressif vers ces « lieux d'écoute et d'échanges » encore trop rares, mais indispensables à un âge où « le recours aux médicaments reste exceptionnel ».
Les adolescents se taillent pourtant la part du lion dans un dossier qui accorde deux grandes pages à la prévention du suicide, qui présente une structure d'accueil destinée à « cette période intermédiaire que certains ont bien du mal à franchir » et qui s'assure auprès du directeur d'un autre centre pour adolescents des bienfaits de l'hospitalisation pour réduire le nombre et la gravité des récidives de tentatives de suicide.
Insaisissable prion
« Alternative santé-l'Impatient », juin
Désormais, on sait de quelle bête, née à quel endroit de quels parents, élevée à quel endroit, abattue à quel endroit, vient le beefsteak découpé par le boucher. On pense que le muscle bovin et le lait ne présentent pas de risque, et on tente de convaincre le consommateur que l'os à moelle et la moelle épinière ne doivent pas être confondus. Quant à la gélatine des médicaments, elle est actuellement sécurisée.
Mais on ne peut éviter que des steaks hachés contenant peut-être de la viande d'un bovin qui ait appartenu à un troupeau dont une bête a été touchée par l'ESB soient mangés avant que la traçabilité ait permis de retirer toute la viande suspecte du marché. Mais les risques de contamination par le prion demeurent, faibles ou potentiels, pour le ris de veau, la côte de bœuf, le steak haché, les bouillons-cubes et « autres sauces à viande ». Mais jusqu'en 1996, les porcs, les volailles et les poissons d'élevage, qui n'ont jamais manifesté de folie, il est vrai, étaient nourris de farines contenant notamment « des farines de viande d'animaux et du sang d'abattoir ». Mais jusqu'en 1991, les petits pots pour bébés ont pu contenir des « fragments de cervelle ou d'abats de bovins contaminés ». Mais plusieurs vaccins français utilisent encore comme réactifs - non comme éléments de leur composition - des produits dérivés de fœtus bovins. Mais les spécialistes se posent des questions sur la capacité des effluents des abattoirs et des laboratoires de recherche à transporter le prion, comme sur la transmission possible au travers de la plus banale des interventions chirurgicales.
Il n'en reste pas moins, ce que souligne nettement « Alternative santé-l'Impatient », que le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob a fait beaucoup moins de victimes à ce jour en France que la maladie sporadique ou que la maladie liée au traitement dans les années quatre-vingt par l'hormone de croissance.
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