Au Centre Médical du Bontemps, à Cergy, dans un quartier aux allures de ville nouvelle, les patients ont en moyenne 29 ans. Les rues, des noms de conte de fées : Boulevard des Merveilles, rue des Brumes lactées, Avenue du Bontemps... Les médecins, la cinquantaine grisonnante, ont créé leur cabinet il y a vingt ans. Et personne pour les épauler et à terme prendre la relève: « les remplaçants sont très contents de travailler ici, mais ne veulent pas s’installer » déplorent, en chœur, le Dr Yann Thomas-Desessart et ses deux confrères, le Dr Dominique Dugit-Gros et le Dr Philippe Vigouroux. « Si vous aviez une baguette magique et le ministre devant vous, qu’est-ce-que vous voudriez ? » demande Xavier Bertrand aux professionnels de santé, réunis en face de lui : médecins, mais aussi kinés, infirmières, dentistes et une secrétaire médicale. Sans doute simplifier la machine administrative, « un écueil » de plus à l’installation.
Un ministre agacé
Débordés, les trois médecins généralistes déclinent les demandes d’inscriptions de nouveaux patients comme médecins traitants. Pendant une bonne demi-heure, on parle donc logiciels, messagerie sécurisée, certificats inutiles qui « pèsent » sur les médecins et la Sécu. Sans indulgence avec la directrice de la Cpam de du Val d’Oise Cécile Alfocea, Xavier Bertrand s’impatiente de l’accès à "Amelipro". Et il interpelle régulièrement Jean-Philippe Vinquant, qui préside l’instance de simplification administrative. Tout en questionnant les médecins: « le numéro de téléphone dédié aux correspondants vous l’avez ? Comment communiquez-vous avec la Caisse ? Par téléphone ? Ah bon, on donne un numéro et derrière on ne répond pas? La dématérialisation c’est bien mais si c’est pour avoir deux fois plus de boulot ! » martèle le ministre de la Santé, d’un ton sans appel. Interrogé à son tour sur le DMP, il avoue : « c’est un de mes grands regrets. Si je pouvais le refaire, je le referais... Sur une clé USB! Les choses avancent, mais pas assez vite. » À ce jour, 30 000 personnes sont titulaires d’un dossier médical partagé, lui souffle son voisin. Soupir du ministre de la Santé...
Face aux généralistes de Cergy
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