Drôle d’époque… La nouvelle loi de santé est actuellement en concertation mais suscite déjà une telle levée de boucliers que ses jours sont peut-être comptés avant même la fin des discussions. Les généralistes ont fermé leur cabinet pendant les fêtes de fin d’année, les spécialistes provoquent un embouteillage de paperasses dans les caisses de l’Assurance-maladie avec le refus de télétransmission, les internes montent au créneau sur leurs horaires et conditions de travail, bientôt les chefs de cliniques… Sans compter les PH, voire quelques PUPH qui commencent à déserter le secteur public, harassés par la charge de travail aggravée par les tâches administratives et déçus par la perte d’attractivité…
Les médicaments remboursés fondent comme neige au soleil : glucosamine et ranélate de strontium, gel de kétoprofène condamnés à disparaître, menace insistante sur les acides hyaluroniques… Bientôt, la prise en charge rhumatologique de nos malades ostéoporotiques et arthrosiques deviendra un véritable casse-tête. La stratégie de ces traitements repose maintenant principalement sur des contraintes réglementaires parfois infondées, souvent absurdes quand elles ne sont pas contradictoires ou ne débouchent pas tout simplement sur une impasse ou une dépense incompatible avec les moyens financiers du patient.
Heureusement, la science et la pratique de soins nous restent ! Nos congrès sont toujours l’occasion d’apprendre, d’enrichir nos connaissances, de partager telle ou telle situation clinique intéressante ou inhabituelle, d’élargir nos perspectives. C’est bien ce qui s’est encore passé cette année avec les congrès français – SFETD, SFR, GRIO – aussi instructifs que leurs homologues européens ou nord-américains. Les données rapportées ici, infime parcelle sélectionnée de programmes très riches, témoignent de cette force de la recherche sous tous ses aspects et dans tous les domaines de notre spécialité. Les états généraux de la rhumatologie, le mois prochain, seront l’occasion de partager nos problèmes, nos questions sur notre avenir, sur celui des rhumatologues et de la rhumatologie, mais aussi de nos patients et de tenter de trouver collectivement des solutions !
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